Stade Roi Baudouin - Bruxelles, Aziouz Mokhtari Selon la presse du royaume, l'équipe qui a affronté la Tunisie en première mi-temps (samedi dernier) est la bonne. C'est avec ce Onze de départ que Marc Wilmots compte défaire l'Algérie. C'est vraisemblable. Tous ceux qui ont foulé la pelouse de Baudouin les 45 dernières minutes contre les Tunisiens sont, c'est incontestable, les onze que médias et experts donnent régulièrement comme titulaires. Exception, toutefois, Lukaku, le meilleur buteur de la sélection, véritable tornade qui s'abat sans s'annoncer sur les adversaires, n'est entré que pendant le second half. Est-ce une indication sérieuse en prévision de l'Algérie ? Sans doute. Wilmots fait avec la question algérienne, maintenant. Tout le monde le sait, l'écrit et le dit. Le sélectionneur diable rouge ne semble pas vouloir se ruer contre les Verts, toutes voiles dehors, et s'exposer dangereusement. C'est probable que le 17 juin prochain, les Belges revisiteront le système historique qui a fait leur force, qui est leur marque de fabrique. Prudence défensive et contre-attaques meurtrières. Le manager belge a l'effectif pour. Pourquoi ce changement de stratégie ? Le De-Morguen (néerlandophone) explique : «Les Algériens sont plutôt de tempérament offensif et présentent des failles défensives. Les laisser jouer pour que leurs latéraux montent peut être une bonne option.» «D'autant, croit savoir le journaliste, sur les flancs, certes, il y a des bons mais toujours concernant l'offensive, les Ghoulam, Mandi et les autres qui occupent ces espaces ne sont pas aussi rigoureux dans leurs gestes défensifs, quand il s'agit de revenir rapidement». Est-ce la bonne lecture du jeu algérien ou s'agit-il tout simplement de balivernes destinées à amuser la galerie en attendant le jour J ? Sans doute, il y a des deux aspects à la fois. Pour le spécialiste maison de la radio francophone publique, le profil algérien est différent, totalement différent. «Les Algériens sont rigoureux, voire rugueux. Par bien des égards leur équipe actuelle ressemble à nos Diables rouges.» Et de poursuivre : «Ils ont (les Algériens, ndlr) des potentialités offensives réelles et ne présentent pas des incompétences défensives...» «Peut-être, ajoute-t-il, qu'au niveau du poste de gardien de but, l'Algérie est moins pourvue que nous, mais M'bolhi, jouant en Bulgarie, est un portier expérimenté. Il a fait la Coupe du monde en 2010, n'a pas encaissé contre l'Angleterre, a arrêté un penalty contre le Burkina Faso lors du match qualificatif pour ce Mondial, ce n'est pas un manchot, à vrai dire». De façon générale et depuis la prestation contre la Roumanie en Suisse, le ton des médias d'ici envers les Fennecs est devenu respectueux, plein d'égards. Peut-être même trop d'égards, et c'est peut-être suspect. Il est évident, par ailleurs, que les médias du royaume et le staff technique ont adopté un «modus operandi». Chacun assume sa mission mais dans l'intérêt suprême des Diables rouges, cause nationale. Sacrée. Ce n'est pas du tout exclu que certains articles, commentaires ou couvertures de presse glissent des fausses pistes, des analyses «bidon» et tendent des pièges aux adversaires. Et au premier d'entre eux, l'Algérie. Ce qui n'exclut nullement les peurs algériennes belges. Elles sont réelles. Du moins le sont-elles devenues. Contre la Tunisie, avant-hier, au stade Roi Baudouin, les choses n'ont pas été simples pour les Belges. Les Tunisiens drivés par Georges Leekens, ex-entraîneur de la Belgique, n'ont pas lâché le morceau. Rigoureux, intraitables sur les duels, ils se sont battus avec vaillance. Dommage que l'arbitre de la rencontre a cru bon d'exclure l'un d'eux de façon injuste, ce qui a faussé l'enjeu et déséquilibré le rapport de force. Cette sortie prématurée sur décision arbitrale a contraint les Tunisiens à fermer le jeu, à verrouiller tous les espaces et à se replier sur eux-mêmes. Ce qui a permis aux Diables rouges de dérouler pendant l'essentiel de la seconde mi-temps. Ce qui devait arriver arriva, la défense tunisienne plie à une minute de la fin sur une incursion de D. Merteens. Pour autant, le team de G. Leekens, diminué par plusieurs absences et un carton rouge ridicule, a tenu son rang. Les Belges voulaient une victoire de prestige avant d'en découdre avec les Algériens. Ils l'ont eue. Le 17 juin à Belo Horizonte, c'est une autre rencontre tout de même. Beaucoup plus dure. Les Belges le savent si bien qu'hier, le roi Philippe et la reine Mathilde ont assisté aux dernières séances d'entraînement avant le départ des Diables rouges pour le Brésil, aujourd'hui...