De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari D'ici le 7 juin prochain, rencontre contre la Tunisie, la Belgique aura disputé quatre rencontres internationales de préparation. On ne dit plus au royaume «match amical» tant sont importants ces tests pré-compétitifs. Ils renseignent sur la forme réelle des sélectionnés, permettent les mises au point tactiques idoines et éclairent l'entraîneur sur les meilleurs dispositifs de jeu à adopter face aux Algériens, Russes et Coréens. La suite, si suite il y a vers les autres tours de la Coupe du monde, sortira de la bataille du groupe H elle-même. Pourtant, des experts proches du sélectionneur souhaitent une cinquième joute contre un adversaire qualifié pour le Brésil, parce que, selon eux, cela permettra de développer les réflexes nécessaires. Même si les joueurs n'auront pas besoin de temps de jeu, la plupart évoluant comme titulaires dans leurs clubs respectifs, une confrontation supplémentaire s'impose. Marc Wilmots n'est pas insensible à cette orientation même si elle chamboule son plan préparatoire d'ensemble. Le staff médical de la sélection interrogé sur la question estime que cela ne poserait pas de problèmes particuliers. Les «médicos» diables rouges n'ont pas parlé dans la presse comme ça, sans avoir l'aval du sélectionneur. On ne saisit pas les médias à l'improviste quand on est responsable dans la sélection, l'esprit belge, la culture belge et les traditions ne le permettent pas. Donc, sans doute, il y aura une cinquième. Le Maroc ? C'est envisagé, mais deux problématiques s'y opposent. Ce pays n'est pas qualifié pour le Mondial et de l'avis de plusieurs observateurs, les Marocains ne présentent pas la réplique attendue. La seconde réserve a trait au fait que cette sélection est trop expérimentale pour être retenue. Il est vrai que les défenseurs de l'option marocaine ont un argument de taille. Bruxelles, où se déroulerait la rencontre permettrait à la forte communauté marocaine de se déplacer au stade, ce qui mettrait les Diables rouges dans l'ambiance de Belo-Horizonte. Les Belges savent, parfaitement, que les supporters des Verts seront nombreux et actifs au Brésil, et que la bataille de la galerie est d'ores et déjà remportée par les Algériens. Les reportages diffusés par les chaînes tant publiques que privées du royaume, les enquêtes de la presse écrite et les informations concernant «l'homus fennecus» indiquent tous cette forte tendance. Les médias, tant spécialistes que généralistes, ont dans leurs tables de montage ou dans leur «frigo» plusieurs documentaires et enquêtes sur les galeries d'El Harrach, l'USMA, le MCA, le MOB, le CSC ou la JSK. Nul doute que le tout sera montré aux Belges à partir de la mi-mai. Une série d'une TV aurait même déjà choisi le titre de «Sem-Sem» pour trois reportages sur les fameux supporters d'El Harrach. Histoire de mobiliser davantage les fans diables rouges. Dans une semaine à peu près, selon les prévisions des journalistes, nous saurons si le Maroc a été retenu ou pas. D'autres nations sont citées pour cette cinquième rencontre. La Roumanie, l'Ukraine, l'Egypte et le Cameroun en font partie. Une autre thèse — sérieuse — s'ébranle et risque d'emporter l'adhésion des décideurs. Une double confrontation belgo-tunisienne. Les auteurs de l'affirmation écrivent même que des contacts entre les deux fédérations ont lieu et «avancent bien». La date du 7 juin est déjà actée pour jouer avec les Tunisiens, c'est connu, reste à déterminer les date et lieu de la deuxième partie. Les Tunisiens , dit-on, souhaiteraient jouer entre le 1 et le 2, alors que les Belges opteraient plutôt pour les 5 et 7. Ils veulent, en clair, boucler le tout avant le 7 qui semble une date-butoir, limite. Cette insistance à vouloir préparer les troupes en si peu de temps contre des adversaires semblables aux Algériens, qu'ils soient marocains, tunisiens, camerounais ou égyptiens, montre à quel point le 17 juin est primordial pour la Belgique. De cette joute contre l'Algérie, les horizons s'assombriront ou deviendront nets, dégagés. Si les médias d'ici ne prennent plus de haut les Algériens, ils n'en pensent pas moins qu'une raclée est bonne à prendre pour les Fennecs. Les Diables rouges ne veulent pas tomber dans le syndrome allemand de 82, mais veulent tout de même marcher sur l'Algérie. A chacun ses objectifs. Ou ses fantasmes.