L'organisation d'assises de la Santé et l'élaboration d'une loi sanitaire ne peuvent se faire avant que certains problèmes qui gangrènent le secteur ne soient réglés, a déclaré hier le professeur Djidjeli, président du syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires. Le professeur dénoncera par ailleurs «l'empressement avec lequel est organisée la rencontre». F.-Zohra B. Alger (Le Soir) Si le syndicat participe aux assises nationales de la santé, le professeur Djidjeli a conditionné hier, lors d'une conférence de presse, la tenue des assises nationales par «le règlement préalable de questions cruciales pour la santé». S'agissant des assises nationales de la santé qui devront se tenir la semaine prochaine, le professeur a déclaré qu'un certain nombre de problèmes qui minent le secteur doivent être réglés avant la tenue de cette rencontre. Pour ce qui est de la loi sanitaire, le spécialiste dira qu'il s'agit en fait de la mise en texte de choix fondamentaux concernant des dossiers toujours en suspens. Il notera que la loi sanitaire devra être en conformité avec ces choix. «Nous n'avons pas retenu les leçons du passé», a commenté le professeur Djidjeli. Ce dernier mettra ainsi l'accent en premier lieu sur la politique de santé et les ressources et financement de la santé. Concernant ce dernier point, l'intervenant s'interrogera sur la possibilité de prendre en charge gratuitement toutes les pathologies, aussi lourdes soit-elle. «Des choix doivent être faits» a déclaré le professeur. Selon ce dernier, il n'est pas possible de donner chaque année le même forfait aux hôpitaux. «Depuis les années 90, cette contractualisation est prévue par la loi. La loi prévoit ainsi que la sécurité sociale doit contractualiser ses rapports avec les structures, alors qu'actuellement le contrôle n'est pas effectué. C'est un grand problème et des textes ont été faits», a expliqué le professeur, notant que les hôpitaux doivent être autonomes dans leurs gestions. Pour l'intervenant aussi la médecine gratuite, en permettant l'accès aux soins à toutes les catégories sociales, a amélioré les indicateurs de santé. Il est cependant temps selon lui, de faire un bilan de cette situation. Pour ce qui est de l'activité complémentaire, le professeur dira que cette activité lucrative ne doit pas être un sujet tabou. «Elle existe dans tous les pays du monde à quelques exceptions près. Elle ne pose pas de problème parce qu'elle est réglementée. C'est l'administration qui fait respecter la réglementation. Il faut donc un contrôle de cette activité. Oui, il y a des dépassements qui doivent être sévèrement sanctionnés. La supprimer ne réglera pas le problème», a déclaré le professeur Djidjeli, notant que ces doléances ont été transmises au ministre de la Santé.