L'Algérie adopte une démarche davantage offensive, proactive en matière d'attractivité de l'investissement notamment étranger. Un intérêt accru pour la promotion de la destination Algérie les IDE (Investissements directs étrangers) est manifesté par l'establishment institutionnel national en charge de cette mission. «Proactive», l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) l'est, affirmait hier la directrice de la promotion de l'investissement au niveau de cette agence. Mme Yasmina Benmayouf s'exprimait hier à l'hôtel Hilton en marge de la conférence annuelle du réseau Anima Investment Network (Association euroméditerranéenne des agences de promotion de l'investissement). Celle-ci qui s'est tenue pour la première fois à Alger, à l'initiative de l'Andi, membre fondateur, a été notamment marquée par l'élection de cette agence et de l'Agence nationale de l'intermédiation et de la régulation foncière (Andi) au conseil d'administration du Réseau Anima. Ainsi, Mme Benmayouf évoquera une dynamique à l'œuvre depuis 2008 et davantage actuellement pour «aller chercher» les investisseurs et mieux faire connaître cette destination. Voire, l'Andi et l'Aniref s'impliquent concrètement dans les initiatives lancées par le réseau Anima et qui visent essentiellement à booster, «redynamiser» la coopération entre cette association et l'Algérie. C'est ce qu'indique le délégué général du réseau Anima Invest, Emmanuel Noutary, qui observe une évolution de l'attitude algérienne, encline dorénavant à participer davantage et ce dont l' «on se réjouit». Ainsi, il relève la volonté algérienne de s'impliquer dans des projets européens nouveaux et de s'inscrire dans la dynamique impulsée par cette association en vue de stimuler l'investissement intraméditerranéen et en Europe, promouvoir les capacités entrepreneuriales algériennes et participer à la diversification sectorielle. En partenariat avec la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), les deux agences s'impliquent, en effet, dans la réalisation du projet Euromed Invest. Lancé par l'Union européenne, Euromed Invest vise le développement des partenariats d'entreprises, la promotion des investissements, la promotion sectorielle (eau, nouvelles énergies, agriculture et alimentaire, transport, logistique, industries créatives et culturelles, tourisme) ainsi que le renforcement des capacités et du réseautage. Egalement, l'Andi est associée à l'initiative lancée en direction des diasporas, en vue de capitaliser leurs rôles en tant qu'investisseurs potentiels, mentors, relais d'affaires et d'opinion, ainsi que dans la mobilisation des investisseurs et partenariats d'affaires en Europe, à travers l'organisation d'un Forum d'affaires Algérie – Région PACA (Provence- Alpes-Côte d'Azur) début décembre 2014. Et ce dans le contexte où les opportunités s'offrent pour l'Algérie, estime Emmanuel Noutary, de «jouer son rôle attendu de champion régional», en constituant «un hub euro-africain» et un investisseur extérieur, saluant l'engagement d'un investisseur algérien en France. Comme il estimera opportun de valoriser les secteurs du tourisme, les nouvelles énergies, la logistique et les industries créatives, des secteurs encore peu attractifs par rapport à ceux de l'énergie, des services financiers, des télécommunications et des matériaux de construction. Certes, l'attractivité de l'Algérie «est en deçà de la performance attendue», concédera le délégué général du réseau Anima qui considère que notre pays «peut mieux faire et poursuivre sa courbe ascendante en matière d'investissement». Pourtant, l'on observe que l'Algérie a «enregistré des hausses significatives d'IDE ces dernières années, dans une période où la tendance est à la baisse dans la région». Ainsi, l'on observe que l'Algérie attire annuellement une cinquantaine de projets d'investissements. A ce propos, la représentante de l'Andi assure que «l'Algérie continue d'inscrire un nombre de plus en plus important d'IDE», dans le cadre de «projets structurants». Notons également que l'Algérie attire davantage d'investissements de pays MED (Turquie, Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie) que du Golfe, même si l'Europe est le premier investisseur en Algérie avec 58% des projets annoncés. A signaler que le réseau Anima est présent dans 22 pays de l'espace euroméditerranéen, comptant 80 organisations membres (agences et organismes nationaux, régionaux...) voués à la promotion de l'investissement.