Le camp des retraités s'élargit. Au lendemain de la peu glorieuse élimination du Mondial-2018, des échos faisaient état du départ à la retraite d'un certain nombre d'internationaux. Et pas spécialement ceux atteints par l'âge ou dont la forme du moment n'apporte rien à la sélection. Ghoulam et Medjani seraient, à en croire des informations concordantes, les premiers candidats à quitter les Verts. Si le néo-défenseur de Bursaspor (Turquie) fait partie de cette «classe» qui, âge oblige, peut naturellement solliciter une telle faveur, au même titre que Guedioura ou M'Bolhi, il n'en est pas de même pour le latéral gauche de Naples qui, à peine 26 ans, a encore des services à rendre et beaucoup à apprendre au sein de la sélection algérienne. Un ensemble qu'il a rejoint officiellement en mars 2013 à l'occasion du match contre le Bénin (qualifications du Mondial-2014). En 3 ans et demi, l'ancien stéphanois a alterné, c'est vrai, le bon et le moins bon avec notamment de belles productions sous le règne du Français Christian Gourcuff. Avec sa puissance sur le couloir gauche, Ghoulam devenait un élément incontournable au sein de l'échiquier des sélectionneurs nationaux à telle enseigne que, même blessé, ses entraîneurs l'incorporaient régulièrement. Si bien qu'au soir du 19 janvier dernier, au Gabon, le joueur allait devoir commettre l'impardonnable bourde en offrant à la Tunisie l'opportunité de corser l'addition et d'éliminer, par conséquent, l'Algérie de la CAN-2017. Une faute jamais pardonnée et qui a eu pour conséquence immédiate la remise en question du statut du défenseur napolitain au sein de la sélection. Atterré par un tel coup du sort Ghoulam, qui continuait à répondre régulièrement à l'appel de l'EN, ne s'en remettra plus accumulant les maladresses à chacune des sorties du Onze national. Solide et très adroit sous les ordres de son mentor à Naples, Maurizio Sarri, Ghoulam perdait toutes ses facultés lorsqu'il se présente aux rassemblements de la sélection. Une baisse de régime individuelle inexplicable aggravée par le malaise collectif dont souffre le groupe Algérie. Ghoulam et les autres Un naufrage manifeste en dépit de la présence d'individualités remarquables à l'exemple de Brahimi, Mahrez, Slimani et autre Bentaleb. Des joueurs qui semblent avoir perdu de leur superbe depuis que Gourcuff a décidé de rompre sa relation avec la FAF. Les différents sélectionneurs qui se sont à l'actuel driver du Stade Rennais (Rajevac, Leekens et désormais Alcaraz) n'ont pas, certainement faute de temps, trouvé d'explications techniques raisonnables à cette fulgurante baisse de niveau de ces joueurs si brillants et si productifs au sein de leurs clubs respectifs. A croire que l'équipe qui avait si fière allure, il y a à peine une année, a été frappée par une malédiction qui ne dit pas son nom. Et la sortie prématurée de la phase qualificative du Mondial russe aura fini par déclencher une colère collective qui n'épargne personne. Les propos de M'Bolhi, le préposé au capitanat depuis l'avènement de Milovan Rajevac, tenus lors du point de presse de mardi soir, auront apporté la preuve que le malaise est profond. Tellement profond qu'il a poussé plusieurs joueurs de l'EN à faire part de leurs intentions de mettre entre parenthèses leur carrière internationale. Le retour au train-train quotidien pourrait donner à réfléchir à ces joueurs mais également à ceux qui sont censés protéger les intérêts de la sélection. Un ensemble national qui devrait reprendre ses obligations dans un peu moins d'un mois. Avec ou sans les joueurs qui ont émis le vœu de partir à la retraite ?