Un beau et vaste pays, un climat qui évolue avec le changement des villes, de belles filles, une population paisible et accueillante et une modernité d'un vrai pays émergent. De quoi démonter les pires clichés développés par une certaine presse française. L'Algérie disputait, hier à Porto Alegre, face à la Corée du Sud, son second match de Coupe du monde au Brésil. Pour nombre de supporters et d'accompagnateurs de la sélection de Halilhodzic, la capitale du Rio Grande Do Sul était, au moins, la sixième étape en moins de dix jours. Après Sao Paulo, Sorocaba, Belo Horizonte, Campinas (pour les transits aéroportuaires), Rio De Janeiro (pour les visites guidées) où ils avaient découvert la grâce de la nation de Niemeyer, Porto Alegre semblait moins radieuse, plutôt hideuse. Non pas en raison d'un quelconque grain de sel venu troubler leur séjour. Le ciel grisâtre, une température à la sibérienne (il a fait 4° samedi matin) et des constructions à la british donnaient à la ville de la Cidade Baixa des airs d'un no man's land. C'est surtout le cas durant les jours fériés. Hier matin, les quartiers de la ville étaient déserts. Pas âme qui vive ou presque. Quelques joggeurs et des transporteurs qui assuraient leur mission de service public. Et surtout de nombreux supporters algériens qui se dirigeaient vers la cité sportive d'une architecture subliminale, accessible et qui offre tout ce qu'il y a de mieux aux sportifs, compétiteurs ou petites gens en quête d'une bonne santé et d'une silhouette rectiligne. Le Rio-Beira se dresse admirablement face à la lagune de Rio Guaiba. Là où les fans algériens ont pris du plaisir, certains y ont même passé la nuit. Question d'habitude, estimant que leurs places seront confisquées, comme s'il s'agissait d'assister à un match au stade du 5-Juillet où il faut être sur place, dans les gradins en béton, à 5 heures du matin. Admiratifs de ce décor nouveau, ils n'arrêtaient pas de déambuler face à la petite forêt qui jouxte l'Estadio Beira-Rio. A l'aide de leurs caméras et appareils photos, ils ont osé immortaliser ces moments féeriques aux côtés de belles Brésiliennes qui faisaient leur jogging. Là aussi, les tenues se confondaient malicieusement. Un chèche-gandoura contre une combinaison collant élastique. Un beau pied pour un blédard qui ne «consomme» ce modèle que derrière son LCD démodé. L'insécurité, cette supercherie ! C'est dire que le séjour brésilien des centaines d'Algériens, certains venus en famille, se déroule comme dans un rêve. Malgré les grandes distances, accomplies par certains groupes par bus, les visites guidées, notamment dans la majestueuse et très réputée Rio Do Janeiro, et les découvertes du patrimoine brésilien, ont été légion. Et personne ne semble se plaindre d'un quelconque manquement de la part de leurs hôtes, très attentifs aux doléances malgré un terrible déficit en communication. C'est certainement la grande difficulté rencontrée par pratiquement tous les touristes, pas spécialement nos compatriotes obligés de se plier en quatre pour comprendre ce que leur chuchotent les descendants de Pedro Alvares Cabral. Une langue portugaise difficile à comprendre de ces Brésiliens qui font semblant de vous comprendre même si vous vous adressez à eux en langue arabe. Pour le reste, la paix soit sur vous. Le Brésil, affublé d'une réputation d'un pays où la violence a atteint des records, assure une sécurité maximale à quelque 600 000 visiteurs durant ce Mondial 2014. On est loin de ces statistiques qui avançaient qu'en 30 ans, de 1980 à 2010, 1 100 000 personnes sont décédées de mort brutale. La seule année 2003, où les services de sécurité brésiliens ont compté 51 000 morts violentes, constitue l'année la plus violente de cette tridécennie. Des chiffres qui semblent se consumer progressivement avec le déplacement du phénomène vers le Mexique. Les énormes moyens déployés par la Confédération dirigée par Mme Rousself n'y sont pas étrangers. Quelque 13 000 militaires ont été appelés pour renforcer les forces de sécurité à l'occasion de ce tournoi de football. Les stades, les établissements hôteliers, les routes et les centres commerciaux bénéficient d'un dispositif transparent mais très efficace. Il faut dire, également, que la présence de policiers algériens parmi les groupes de supporters a facilité la tâche aux autorités brésiliennes ravies de la collaboration de leurs homologues algériens dans ce domaine. La sécurité étant un chapitre sur lequel la Fifa ne bégaie pas, il était du devoir des fédérations nationales dont les sélections sont présentes au Brésil de communiquer les listes de leurs ultras. La FAF étant l'une des rares associations affiliées à l'instance de Sepp Blatter à ne pas pouvoir le faire car ne disposant guère d'un fichier national... Pour autant, les choses se déroulent comme espéré : sans encombres. Pas le moindre dépassement malgré les taquineries de certains fans, jeunes pour la plupart, avec les galeries des équipes adverses des Verts. Genre «on va vous battre à plate couture», etc. Pour les risques liés aux maladies (paludisme, dengue et autres), la tolérance zéro est de rigueur. Les villes visitées par les Algériens sont épargnées par les épidémies. Pour le sida, malgré les apparences, il ne faut pas croire que le Brésil est le plus grand b... du monde. Les églises et paroisses affichent «full» (le Brésil priant pour la consécration de sa Seleçao) et le conservatisme des Brésiliens contraste mal avec un vestimentaire certainement lié au climat tropical, chaud et humide, de ce pays-continent.