De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Après le non-match contre les Diables rouges, le plus important pour les Algériens du royaume - les Algériens de Belgique retrouvent le sourire et, drapeaux et banderilles déployés, appuient sur les klaxons. Direction, toutes les places publiques disponibles pour la fête. A la Bourse de Bruxelles, à Ixelles, à la place du Luxembourg, à Charleroi, à Gand, à Anvers et un peu partout au royaume, le Vert, Blanc, Rouge régnait, fier et majestueux. La victoire contre la Corée du Sud a fait du bien. Beaucoup de biens. Après la terrible déconvenue tactique du premier match où les Algériens donnaient l'impression de subir des assauts d'une puissance militaire et non pas d'une équipe, certes habile, mais loin d'être imprenable, les Algériens ont enfin joué contre les Asiatiques. Allez bon, ne revenons pas sur le match contre la Belgique, n'en parlons plus ! Si quand même, une dernière fois. C'est le penalty obtenu très tôt dans la rencontre qui a empoisonné le jeu des Algériens qui ont, sans doute, pensé, que revenir en arrière pendant le restant de la rencontre suffisait... C'est le sentiment le plus partagé, ici, dans la communauté algérienne. 20 à 25 000 plus plusieurs autres milliers non inscrits au consulat. La promesse de ne pas revenir sur le match contre les Diables rouges ne tient pas pour une autre raison. Ceux d'ici, Algériens bien sûr, savaient, selon eux, que la Belgique n'était pas un foudre de guerre, c'est leur point de vue. Ce que les Algériens ont montré contre la Corée du Sud leur donne, pourtant, raison. Bon, passons, cette fois, pour de bon et savourons en pronostiquant. Tout d'abord, contre les Russes, il faut tout simplement jouer, et au diable le second tour. S'il est là, c'est très bien, s'il n'est pas là, tant pis. Il ne faut pas avoir de regrets en tablant sur un match nul. La Russie est bonne et l'Algérie aussi. L'Algérie de Halilhodzic a, déjà, accompli quelques miracles. Cinq buts inscrits alors que le compteur était bloqué depuis l'Irlande en 1986 et un splendide coup franc de Zidane, pas celui champion du monde en 1998, du Real et de la Juventus. Non, c'est l'autre Zidane, du lycée Okba, de l'USMA et de Courtrai. Jamais les Algériens n'ont été mieux placés pour aller au deuxième tour, pas même ceux de 1982. Mais est-ce, sera-ce suffisant pour franchir le cap ? Peu importe ! Les Algériens, d'ici et de là-bas, veulent tout simplement que les coéquipiers de M'bolhi présentent le même style que celui face aux Coréens et s'ils perdent, le ciel ne leur tombera pas sur la tête. Un mot, enfin, sur Halilhodzic. C'est un excellent coach qui a donné beaucoup de plaisir aux Algériens depuis qu'il est à la tête de la sélection. Ce n'est pas juste ni même fair-play de le charger de tous les maux quand on fait un mauvais match et de le passer au second plan quand la chevauchée est fantastique. Comme contre la Corée, contre les Belges, on y revient pour la dernière fois, rien ne prouve que c'est Halilhodzic le fautif. Peut-être que les joueurs étaient plombés par l'enjeu et que c'est dans leur tête que ça n'a pas fonctionné. Une qualification contre la Russie et plus personne ne parlera de Belgique-Algérie. Ici, en tout cas, plus personne n'en parle et tout le monde regarde vers l'avenir... Ecrans géants, klaxons. A l'attaque ! Dieu bénisse l'Algérie contre la Russie...