A quelques jours du début du mois de Ramadhan, la télévision publique algérienne dévoile enfin la grille des programmes qu'elle a concoctée pour les téléspectateurs. Principale caractéristique : les productions nationales se taillent la part du lion. Comme de tradition, la grille des programmes du Ramadhan a été présentée par le directeur général de l'ENTV en personne, Tewfik Khelladi en l'occurrence, assisté de Lyès Laaribi, directeur de la production et de la programmation. C'était lors de la conférence de presse organisée hier, au siège de l'établissement public de télévision, à Alger. Le principal animateur de la rencontre a souligné, d'emblée, que «la grille de Ramadhan a été adaptée aux attentes du public de téléspectateurs tout en tenant compte également de la période estivale et du Mondial brésilien». Tewfik Khelladi a souligné, tout de suite après, que la production nationale a atteint cette année 89% de toute la programmation sélectionnée (elle représentait un taux de 83% en 2013). Et sur les dix programmes de différents genres, il en existe trente achetés chez les producteurs privés (production exécutive). Le programme est donc presque entièrement algérianisé (il l'est à 100% sur Canal Algérie). Face à la rude concurrence des chaînes privées algériennes et des chaînes arabes satellitaires, la télévision publique veut proposer au téléspectateur algérien, un programme de Ramadhan attractif, riche et diversifié sur les cinq chaînes. Par exemple, l'ENTV mise sur les feuilletons de différents genres et qui sont au nombre de six. Ainsi, le public pourra retrouver le feuilleton social «Asrar el Madi», dont la deuxième saison comporte trente numéros. «Souffrance d'une femme», un autre feuilleton social de trente épisodes réalisé par Amar Tribèche, dissèque les conflits conjugaux. Quant à «Ahlam Mouadjala», troisième feuilleton social de 30 numéros, il raconte l'histoire d'un enfant perdu et qui grandit au sein d'une famille d'accueil... Le feuilleton historique «Foursane El Hoggar» (24 numéros) sera, lui, diffusé sur la troisième chaîne, alors que «Ridjal el Forkane» (genre historique et religieux de 30 épisodes) pourra être suivi sur la chaîne du Coran. L'unique feuilleton du genre comédie s'intitule «Couscous bladi» et ne comporte que 15 épisodes. Les sitcoms du programme Ramdhan ont également une large place dans la grille de l'ENTV : «Khalassli Kahwa», «Djarti», «L'école», «El Foundok», «Kahwet Ammi Moh», et «N'na Zaazi» (six sitcoms en tout). A ce programme drôle et divertissant s'ajoutent les deux séries comiques «Boudhaou» et «N'na Zaazi» en plus de «Image et légende» (une reconstitution de contes de 12 numéros réalisés par Mustapha Hadjaj). Les shorts programmes représentés par les caméras cachées sont au nombre de deux : «Wassaâ Balek» et la troisième saison de «le Ramadhan et le rire». Tout cela est généralement diffusé en première partie des programmes et en prime time. En deuxième partie de la plage horaire, il y aura beaucoup de variétés et de divertissements, avec des émissions de plateau («Noudjoum Khalida») un concours d'humoristes, une émission interactive («Lemmat Ramadane»), des soirées ramadhanesques regroupant des artistes, autour d'une table bien garnie, etc. Naturellement, l'art culinaire sera présent à travers des émissions telles que «Moutaat el maïda», «CulinArt» et «Chef dhi Thkouzint» (en tamazight). Sans oublier les programmes pour enfants et l'émission de jeunes «Takder Tarbeh». Enfin, s'agissant des programmes religieux, l'ENTV a également opté pour la diversité des genres et des contenus : émission de concours telle «Tadj el Coran», un forum religieux international, le «Madih dini», une série de documentaires... Par ailleurs, Salat Tarawih sera diffusée en direct sur la cinquième chaîne. Voilà pour l'essentiel des programmes de ce Ramadhan 2014. Il y a là probablement de quoi satisfaire les attentes et les besoins des différentes catégories de public en dépit de la concurrence des autres chaînes. «Nous tenons compte de la concurrence. Nous estimons aussi que nous sommes un service public, avec un plan de charge et n'étant pas à vocation commerciale. La Télévision algérienne ne privilégie pas le Ramadhan, des films et des feuilletons sont diffusés tout au long de l'année», a notamment déclaré Tewfik Khelladi lors de la conférence de presse. A une question relative à l'absence de productions arabes dans la grille, il réplique : «Nous n'avons pas besoin de recourir aux productions étrangères. Le développement et l'amélioration de la production nationale obéissent à une vision stratégique.» Les gros moyens qu'on prête à la télévision publique ? «Nous sommes bien loin d'avoir les moyens d'une seule chaîne moderne. Notre budget, pour les cinq chaînes, se chiffre à quelques dizaines de milliards seulement. Nous ne pouvons pas faire une grande télévision avec de tels moyens.» Mais les droits de retransmission des 24 matches du Mondial sur la chaîne terrestre ? «Nous les avons achetés à un très bon prix, beaucoup moins cher que d'autres télévisions», affirme Tewfik Khelladi.