Les Algériens sont de grands consommateurs de viandes rouges, notamment durant le mois de Ramadhan. Certes, la production locale existe mais peine à couvrir la demande, le recours à l'importation s'imposant pour y répondre. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Les Algériens consomment mensuellement des quantités de 38 000 à 40 000 tonnes de viandes rouges ovines et bovines. Soit une consommation annuelle de l'ordre de 467 000 tonnes de viandes, indiquait hier le président du Directoire de la Société de gestion des participations de l'Etat SGP Productions animales (Proda), Kamel Chadi. Une demande que la production nationale couvre certes, avec des quantités de l'ordre de 410 000 tonnes, relève le responsable de la holding publique qui souligne que le cheptel compte 26 millions de tonnes. Ainsi, la production mensuelle représente quelque 40 000 tonnes de viandes. Néanmoins, un déficit de l'ordre de 50 à 60 000 tonnes par an doit être compensé par le recours à l'importation. Or, la consommation de viandes rouges augmente notablement durant ce mois de Ramadhan. Certes, des stocks ont été constitués en prévision de cette période particulière et pour assurer une offre continue . Toutefois, l'importation de viandes, en particulier d'Inde et du Brésil, constitue une solution incontournable. En ce sens, Kamel Chadi indique que 38 000 tonnes de viandes, essentiellement bovines congelées ont été importées par des opérateurs publics (la société FrigoMedit-filiale de Proda) et des opérateurs privés. En outre, le président de la SGP Proda indique que depuis le 1er janvier 2014, quelque 24 000 taurillons pour l'engraissement ont été importés. Voire d'autres autorisations d'importations peuvent être accordées aux milliers d'opérateurs privés qui exercent dans ce domaine. Notons dans ce contexte, selon les statistiques douanières, que l'Algérie a importé entre le premier janvier et la fin mai 2014 des quantités de l'ordre de 34 000 tonnnes de viandes fraîches et congelées, pour une valeur de près de 125 millions de dollars et en hausse de 46,68% par rapport à la même période de 2013. Ce faisant, le déficit en viandes est plus important, relève de son côté le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar. Ainsi, la production domestique de viandes rouges «ne dépasse pas, dans le meilleur des cas le volume de 400 000 tonnes», relève le représentant de l'UGCAA qui évalue les besoins à quelque 600 000 tonnes par an. Soit un déficit de l'ordre de 200 000 tonnes de viandes, estime Hadj Tahar Boulenouar qui remet en cause la pertinence des chiffres du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, mettant en avant une production annuelle de 450 000 tonnes en 2013. Et un déficit qui semble difficile à compenser même si 60 à 70 000 tonnes de viandes sont importées. Et ce, au-delà des problématiques de qualité de la viande importée et de son prix de vente, la préservation du cheptel ainsi que les dysfonctionnements du réseau de distribution, de contrôle et de régulation. Notons, ce faisant, que l'Algérie devrait disposer à l'horizon 2016 de trois grandes unités d'abattage opérationnelles, implantées à Hassi Bahbah (Djelfa), Aïn M'lila (Oum Bouaghi) et Bougtob (El Bayadh) et d'une capacité globale de production de 48 000 tonnes de viandes rouges par an, soit 1,5 million de têtes d'ovins et 60 000 de bovins, élevés dans ces régions steppiques des Hauts-Plateaux qui comptent plus de 18 millions de têtes.