La crise du lait en sachet est de retour. Pour cette fois-ci, elle coïncide avec le mois sacré de Ramadhan. L'approvisionnement des grandes surfaces et autres supérettes se fait au compte-goutte, dit-on. Or, du côté de Giplait, on assure que la production est toujours la même. Mieux encore, on indique «qu'elle sera augmentée de 20% à compter de la deuxième semaine du mois en cours». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Existe-t- il un phénomène de lait pasteurisé en sachet en Algérie ? La question est désormais plus que jamais posée. Ainsi, que ce soit en période normale ou durant le mois de Ramadhan, la pénurie du lait pasteurisé en sachet occupe toujours l'actualité médiatique. Et pourtant, du côté de Giplait, on affiche une assurance totale. «La production est toujours la même. Mieux, le groupe Giplait a augmenté sa production de lait conditionné en sachet de 20%, soit 500 000 litres de plus, pour répondre à la demande croissante de ce produit lors du mois de Ramadhan». C'est ce que nous a indiqué un responsable de ce groupe rencontré, hier, au niveau de la Centrale syndicale où se tient depuis le début du mois de Ramadhan, «le marché ramdhanesque de l'UGTA». Or, la réalité du terrain est tout autre. La population est toujours en quête du fameux sachet de lait. Le meilleur exemple est illustré par l'absence remarquée de ce produit au niveau des centres commerciaux, tels que les grandes surfaces d'UNO de Bab-Ezzouar, de Garidi ou d'Ardis. La Fédération des consommateurs avait prévu des perturbations dans l'approvisionnement des produits alimentaires à cause de la frénésie des achats qui s'empare des Algériens à chaque approche du mois de Ramadhan. Pour le président de ladite fédération, M. Zaki Hariz, le lait, le pain et les viandes blanches sont les produits concernés. Selon la même source, la rareté sur le marché de certains produits alimentaires s'explique souvent par la forte demande exprimée en un laps de temps. «Avec sa frénésie d'achat de produits de consommation en grandes quantités, le citoyen provoque une pénurie et, par conséquent, une hausse des prix durant le mois de Ramadhan», avait-il averti. Cela étant, la pénurie du lait en sachet durant ce mois de Ramadhan est révélatrice, selon plusieurs analystes, du dysfonctionnement constaté dans la chaîne de distribution, d'où la question de savoir si le «phénomène est délibéré ou alors c'est un simple concours de circonstances». Pour notre interlocuteur responsable de Giplait, «les dispositions sont prises afin de réguler la production et la distribution. Pour cette dernière, elle se déroule dans la matinée ou après le f'tour». Cette pénurie de lait est intervenue au moment où les Douanes algériennes ont annoncé que les importations de l'Algérie de lait en poudre ont atteint 784,90 millions de dollars, durant le cinq premiers mois de 2014, contre 487,43 millions de dollars à la même période de l'année écoulée, en hausse de 61,03%. Les quantités importées de lait sont estimées à 154.734 tonnes durant les cinq mois de cette année contre 128.913 tonnes à la même période de l'année écoulée, également en hausse de près de 20,03%, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes. Ces importations devraient renforcer les stocks actuels de poudre de lait, dont dispose l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onil) et qui couvrent les besoins du marché jusqu'au mois d'octobre prochain, avait assuré dans une déclaration à l'APS, le directeur général de l'Office, Fethi Messar. Et d'ajouter : «Il n'y aura pas de pénurie de poudre de lait, car l'Onil a toutes les quantités nécessaires pour couvrir l'ensemble du marché en cette matière subventionnée, destinée à la production du lait pasteurisé (25 DA).»