Installation jeudi dernier, par le Premier ministre, de la commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation des élections des Assemblées populaires communales et des Assemblées populaires de wilaya qui se dérouleront le 23 novembre. Si, comme l'indique le communiqué de Ouyahia qui préside cette commission (constituée notamment des ministères de l'Intérieur, de la Justice et des services de sécurité), les préparatifs de ce scrutin vont bon train, ce qui domine, toutefois, c'est l'indifférence criante des citoyens qui montrent, pour l'heure, peu d'engouement pour un scrutin censé les intéresser au premier chef. Le spectre de l'abstention, celle-ci ayant atteint près de 65% aux législatives de mai dernier, est, lui, bien présent et bien fort dans l'esprit du gouvernement comme dans celui des partis en lice, ces derniers étant, pour beaucoup, bien absents du terrain local. Khedidja Baba-Ahmed Alger - (Le Soir) - Après la convocation du corps électoral le 26 août dernier par le président de la République, une révision des listes électorales a été ouverte le 30 août pour prendre fin le 13 septembre, soit dans quelques jours. Déjà, pour s'inscrire ou modifier son adresse, les citoyens concernés ne se bousculent pas. Le scrutin de novembre devra permettre de renouveler, pour un mandat de 5 ans, 1 541 Assemblées populaires communales et 48 Assemblées populaires de wilaya. Dans l'actuelle législature ce sont les candidats du FLN suivis par ceux du RND (les deux partis du pouvoir) qui sont majoritairement à la tête de ces institutions de base, comme elles l'ont été, d'ailleurs, lors du scrutin législatif de mai dernier. Est-ce à dire que ces deux partis rafleront la mise, comme de coutume, en novembre prochain ? Très probablement, même si l'on sait que le FLN, par exemple, est traversé par des dissensions en son sein et notamment dans la région de Annaba, mais pas seulement. Beaucoup estiment en effet que «l'on est bien partis pour maintenir ces deux formations politiques au sommet comme dans les institutions locales en empêchant que d'autres formations ne viennent perturber le statu quo et cela, notamment dans la perspective des présidentielles de 2019. Mais alors, comment pourraient-ils opérer dans la mesure où le pouvoir ne cesse de marteler que la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) «veille à la régularité et à la transparence des scrutins». Seulement cette instance, décriée parce que «non transparente et non neutre» par les partis de l'opposition à l'issue des législatives et qui lui ont reproché de s'être tue sur les fraudes, vient récemment encore d'être mise à l'index. Elle l'a été par la mission d'experts de l'Union européenne, observateur lors des législatives et qui a relevé dans son rapport officiel «le manque de prérogatives de cette institution ; l'incapacité des partis à accéder au fichier électoral» comme elle a évoqué «les entraves aux libertés de nature à assurer aux partis un exercice équitable de leurs activités». Si les partis de l'opposition se heurtent, comme le disent ces observateurs de l'UE, aux entraves mises à leurs libertés d'exercer sur le terrain, localement ils se trouvent dans la même situation, doublée, il faut bien l'admettre, d'un ancrage territorial non encore solide. Pour certains d'ailleurs, la participation au scrutin local est pour leur formation un test pour mesurer leur poids. Prendre part au scrutin, pour d'autres, il se fait sans illusions non seulement sur la neutralité de l'administration mais également sur leur capacité eux-mêmes à mobiliser, dans la mesure où le citoyen a déjà fait montre d'un désintérêt total pour tous les scrutins, sachant que les dés sont pipés». Sachant aussi que tous les élus qui se sont succédé ont fait tant de promesses non tenues à ce jour, laissant le citoyen se dépêtrer dans ses nombreuses difficultés quotidiennes. Aussi, le peu d'engouement s'explique par le fait aussi que le pouvoir, alors qu'il est régulièrement sollicité, n'a jamais mis les moyens financiers nécessaires aux élus pour gérer convenablement leurs localités comme il n'a jamais octroyé les prérogatives indispensables aux autorités locales pour exercer.