La Seleçao quitte «son» Mondial en pleurs, humiliée par une grincheuse équipe allemande qui fêtait doucement sa qualification en finale, la septième de sa riche et tumultueuse histoire. La Nationalmannschaft qui avait de la peine à vaincre deux sélections africaines, le Ghana et l'Algérie, largement à sa portée, du moins sur le papier, a fini par « bouffer » le Brésil devant ses millions de supporters et des milliards de fans incrédules face à cette incroyable déculottée. Une démonstration de force à laquelle les joueurs de Löw eux-mêmes ne s'attendaient pas. L'ampleur du score et l'écrasante domination sur le terrain ont illustré la puissance de cette machine à gagner allemande mais, bien plus, le déclin d'une sélection brésilienne à laquelle, franchement, personne ne croyait. Depuis le lancement de ce tournoi particulièrement. Le peuple l'avait compris quand l'équipe de Scolari livrait ses premiers combats dans ce Mondial. Face à la Croatie, d'abord, où n'était-ce le coup de pouce de l'arbitre japonais Yuishi Nishimura et un coup de génie de Neymar, le Brésil aurait goûté à sa première humiliation devant Rakitic et ses camarades. Peut-être bien que les protestations qui avaient présidé le début de cette phase finale s'adressaient à cette équipe fade et en qui personne ne croyait. L'absence de deux pions essentiels de l'équipe, en l'occurrence Neymar (blessé) et Thiago Silva (suspendu), ne peut tout expliquer. L'investissement injustifié de Felipao, un autre coach caractériel qui n'écoute pas les avis des autres, sur des joueurs qui, lors de la Coupe des Confédérations, une année auparavant, avaient, malgré le sacre face à l'Espagne, péché par un football brimbalant, pas du goût des fans brésiliens nombreux à reprocher à Scolari ses choix. Et, devant un ensemble allemand très discipliné et avide de prouver que les frayeurs connues face à l'Algérie n'étaient que passagères, la sentence était immédiate. Une vraie et inévitable punition. L'épreuve de 1950 et cette défaite en finale devant l'Uruguay au Maracana semblent un moindre mal devant cette suprême humiliation au Brésil et à son football par la Seleçao de Luiz Felipe Scolari.