Par Maâmar Farah Parce que le pouvoir a décrété que le terrorisme n'existe plus par la grâce de la réconciliation nationale, il devient «invisible» dans les médias. Sujet gênant, à éviter pour ne pas déranger la machine à propagande qui ne veut pas lâcher un Mondial sanctionné pourtant par deux défaites, un nul et une seule victoire, le terrorisme s'impose de manière brutale dans une actualité morose. Alors que dans tous les pays du monde, les martyrs, élevés au rang de héros, reçoivent les hommages qu'ils méritent, nous ignorons jusqu'aux noms de ces sept Algériens disparus à jamais ! De Ghardaïa, les appels de la communauté mozabite balaient toute la démagogie qui nous a servi à satiété des «relations fraternelles», des «il n'y a pas de problème ethnique!» et des «pas de conflit religieux !» Pourtant, ces cris indignés et révoltés nous disent que les Ibadites sont pourchassés pour leurs croyances religieuses et que la haine grandissante de leurs assassins est alimentée par le salafisme ! Je crois que la plus mauvaise affaire a été de promouvoir Ghardaïa chef-lieu de wilaya sans que l'on réfléchisse aux conséquences d'une telle décision. Chez nous, il arrive que l'on protège les architectures typiques. Mais on le fait rarement pour défendre des Algériens attachés à leur berbérité et à leur particularisme religieux tel qu'ils l'ont vécu durant des siècles, dans la paix et la sécurité. Le temps de la démagogie est révolu. Les Mozabites sont des victimes de l'intégrisme. Il faut le dire clairement et le reconnaître publiquement : c'est le meilleur point de départ pour n'importe quel plan viable de règlement. Hommage aux braves de l'ANP et victoire aux gardes communaux ! Fraternité et solidarité avec les enfants de Ghardaïa !