Le Front de libération nationale a animé, jeudi soir, une conférence sur le rôle de l'Algérie face aux défis sécuritaires et politiques au Maghreb et au Sahel. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Les politologues Abdelaziz Djerad et Mustapha Saïdj ont animé, jeudi soir, une conférence au siège du Front de libération nationale. La thématique abordée concernait le rôle que joue l'Algérie au Maghreb et dans la sous-région du Sahel. La montée en puissance du terrorisme au Mali et en Tunisie, l'effondrement du régime libyen, l'intervention de la France au Mali et le statu quo imposé dans le règlement du dossier du Sahara Occidental sont autant de menaces pour la stabilité de l'Algérie. Face à cette situation, les intervenants ont souligné que les autorités algériennes étaient engagées sur tous les fronts afin de trouver des solutions aux crises qui ont éclaté dans son voisinage immédiat. Le choix de la diplomatie s'imposant comme seul levier, la doctrine militaire de l'Algérie ne permettant pas d'intervention militaire en dehors des frontières. C'est le cas notamment de la situation au Mali où la diplomatie algérienne a engagé un processus de «dialogue inclusif» afin de trouver une solution politique au problème de l'Azawad tout en «préservant l'intégrité territoriale» du Mali. Enseignant en sciences politiques et relations internationales à l'Université d'Alger, Mustapha Saïdj estime cependant que les crises que traversent les espaces maghrébin et sahélien ne sauraient être le résultat d'un simple hasard. Selon lui, les services israéliens jouent un rôle actif dans le déclenchement de la crise. A ce titre, il a appelé l'assistance à s'interroger sur les relais d'Israël au Maghreb et au Sahel. Il fera notamment allusion aux relations avec le Maroc et son Makhzen. Pour sa part, Abdelaziz Djerad a insisté sur la notion de «sécurité nationale» (amn kawmi) auquel doit adhérer la classe politique algérienne, et en premier lieu le Front de libération nationale. Lors des débats, Sadek Bouguettaya est longuement revenu sur le rôle de l'Algérie dans la question du Sahara Occidental. Il a insisté sur le fait que l'Algérie «se contente de soutenir les résolutions des Nations Unies afin d'aboutir à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental». Par ailleurs, Mustapha Mazouzi a estimé que les crises que vivent les pays du Sahel ne sont pas forcément liées «à des questions de développement». Quelque peu hors sujet, Salima Otmani, députée de Boumerdès, a souligné que le FLN se retrouve aujourd'hui confronté aux critiques d'une classe politique qu'il a lui-même contribué à créer. «Au lieu de reconnaître que le FLN est la première force politique du pays, ces partis créés grâce aux réformes initiées par notre formation, ne cessent de nous attaquer. A mon avis, ces partis devraient s'atteler à la locomotive qu'est le FLN», dira-t-elle. Notons enfin que jeudi prochain, la conférence sera consacrée à la problématique de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce.