Toujours pareil, quand un système se casse la figure, on préfère parer au plus facile en incriminant un homme seul, une sorte de tireur isolé, un loup solitaire. Commode ! Eh non, ça ne marche pas comme ça ! Je n'ai absolument aucune espèce de sympathie pour M. Benbouzid, ex-qui vous savez, mais il me paraît trop facile de mettre sur son compte tout ce qui ne tourne pas rond dans l'éducation nationale. Je n'ai aucune compétence pour évaluer son action que je pressens négative et même néfaste, ayant, comme tout un chacun le loisir d'en observer les dégâts, mais est-ce lui, seul, qui a réduit l'école algérienne à ce qu'elle est devenue ? En tant que ministre, il doit assumer évidemment l'état dans lequel il a laissé l'école algérienne. Pas de doute là-dessus. Mais pendant toutes ces longues années où il sévissait avec des pouvoirs de satrape, ne devait-il rendre compte à personne ? Au-dessus de lui, n'y avait-il pas au moins un Premier ministre et un Président, entouré chacun des nuées de conseillers, chargés de mission, directeurs, etc. Eh bien, déjà, quelques dizaines de personnes sont aussi responsables que lui. Ensuite, lui-même, n'était-il pas encerclé de flopées de conseillers, de dirlos, sous-dirlos et j'en passe ? ça fait encore quelques autres dizaines ! Mais, surtout les principaux responsables, ce sont ceux qui l'ont reconduit dans ses fonctions de Terminator de l'école algérienne pendant je ne sais plus combien d'années. Additionnons tous ces gens, et ajoutons-y la passivité de la société qui a subi plus qu'elle n'a réagi, et on obtient ce qu'on appelle abstraitement le système. Dans la logique du bouc émissaire qui consiste à charger une personne pour sauver le système, je sais que ce genre de propos ne plairait pas... Et pourtant ! Arris Touffan