Il est LA star incontestée du Championnat de France qu'il éclabousse de tout son talent depuis deux saisons: Zlatan Ibrahimovic entame son troisième exercice avec le Paris SG qu'il veut conduire à un 3e titre et surtout au sacre en Ligue des champions. Reposé après de longues vacances, sa sélection n'ayant pas participé au Mondial brésilien, le Suédois, qui aura 33 ans en octobre, est déjà affamé et affûté au moment d'ouvrir le championnat avec le club de la capitale, à Reims vendredi. Son doublé à Pékin, samedi dernier contre Guingamp (2-0), pour conserver le Trophée des champions en a été la preuve évidente. En Chine, sa seule présence a largement contribué au rayonnement grandissant du PSG sur un marché qu'il rêve de conquérir, dans le sillage des autres grands clubs européens. Son but acrobatique d'un geste digne du kung-fu, il y a une semaine à l'entraînement, est évidemment tombé à pic au pays des arts martiaux et a fait, comme de nombreux autres réussis ces deux dernières années, le tour des réseaux sociaux à travers le monde. Pour Paris, avoir Ibrahimovic dans son équipe est à la fois une garantie d'obtenir des résultats probants, de marquer de nombreux buts et d'offrir un grand spectacle. Ajoutés à cela une personnalité très forte et un physique hors norme que nul ne peut ignorer, Zlatan ne peut que demeurer encore cette saison la tête de gondole de ce PSG qui ne cesse de vouloir «rêver plus grand». Hormis la Liga espagnole où son passage au Barça n'a pas convaincu, dans un club où le roi ne pouvait qu'être Lionel Messi, Zlatan a souvent écrasé la concurrence dans les championnats où il a évolué: néerlandais (Ajax), italien (Inter, AC Milan) et donc français depuis 2012. Lors de ses deux premiers exercices en France, ses statistiques domestiques ont été étourdissantes: 30 et 26 buts, 7 et 11 passes décisives, en respectivement 34 et 33 matches. La saison passée, toutes compétitions confondues, il a inscrit 48 buts en 54 rencontres, un total qui aurait pu encore être plus important s'il n'avait pas été blessé à la cuisse durant un mois au printemps. Vers un double triplé ? Cet épisode, arrivé au pire moment, lors du quart de finale aller de la Ligue des champions remporté contre Chelsea (3-1), avait fortement pénalisé les Parisiens, éliminés la semaine suivante par les Blues (2-0). «L'Ibra-dépendance» du PSG avait été manifeste, même si le titre en L1 et la Coupe de la Ligue ont finalement bien été assurés. Jusqu'à sa blessure, Zlatan avait été au sommet de son art, sans qu'Edinson Cavani, arrivé l'été dernier pour un montant record de 64 millions d'euros, ne puisse lui disputer la position d'attaquant axial et encore moins faire oublier son absence lors du rendez-vous si crucial à Stamford Bridge. Outre ses qualités de buteur et de passeur, sa vision du jeu et sa capacité à décrocher pour initier les attaques se sont révélées diablement efficaces la saison passée dans l'animation en 4-3-3 mise en place par Laurent Blanc. Cette saison, la cohabitation avec Cavani pourrait conduire l'entraîneur parisien à varier les schémas, en revenant à deux pointes ou en faisant reculer ostensiblement le Suédois en soutien de l'Uruguayen. Pour «Ibra», l'arme maîtresse offensive de Paris, ces variations ne devraient guère poser de problème sur les pelouses de L1, où sa domination est souvent apparue outrancière sur les défenses. L'imaginer réaliser un double triplé «champion de France-meilleur buteur» est tout à fait réaliste. Mais ce n'est pas tant dans le championnat de France qu'Ibrahimovic sera attendu, même si sa perpétuelle réinvention du foot fait de lui un ambassadeur de luxe. Il aura surtout l'ambition de mener le PSG au sommet de la Ligue des champions. Avant le Trophée des champions, il déclarait : «Depuis deux ans, j'ai gagné cinq trophées. Quand je suis venu à Paris, j'ai dit que je voulais marquer l'histoire, on l'a fait et on continue à le faire. Mais mon travail n'est pas encore terminé.» Le temps presse, mais l'Europe est prévenue.