La wilaya de Aïn-Defla est la 16e des 20 wilayas du pays dont le cheptel bovin est contaminé par la fièvre aphteuse. Les trois foyers enregistrés où les cas de contamination ont été confirmés se situent sur le territoire de la commune de Bourached, au sud-ouest de Aïn-Defla. Selon les informations que nous avons pu obtenir auprès des services vétérinaires de la Direction des services agricoles, le premier foyer s'est déclaré le mercredi 6 août, dans un petit élevage qui compte 8 bovins installé dans le douar des Hwaouria. Selon l'enquête de rigueur, le maquignon a importé les 8 bêtes à partir des marchés à bestiaux extérieurs à la wilaya. Dès que les analyses de laboratoire ont confirmé l'atteinte virale, en présence de tous les responsables des secteurs concernés, les bêtes ont été abattues et les mesures de désinfection de tout ce qui peut transmettre le virus ont été entreprises. Les éleveurs se verront indemnisés à 80% pour les bêtes abattues. Une semaine plus tard soit mercredi dernier, toujours dans la commune de Bourached, un autre foyer est enregistré cette fois dans le douar des Slamnia. Là aussi dans un petit élevage comprenant 8 bovins et 14 ovins. L'abattage, dans les mêmes conditions, a eu lieu, comme mesure prescrite pour circonscrire la propagation et la transmission du virus à d'autres élevages, nombreux dans cette région à vocation agro-pastorale par excellence. Jeudi, des sources officielles indiquent qu'un troisième foyer a été enregistré toujours dans le douar des Slamnia dans la même commune. Selon le chef des services vétérinaires de la DSA, M. Cherfaoui Omar, il a été décidé de vacciner tous les bovins de la commune de Bourached par mesure préventive. Il précise que les bêtes atteintes n'ont jamais été vaccinées. Les propriétaires ayant toujours boudé la vaccination. Pour ce qui est de la disponibilité des vaccins, il a été déjà procédé à une campagne de vaccination avant la période estivale. Cependant, ajoute-t-il, maintenant que la maladie s'est déclarée, la demande de doses de vaccins s'est accrue. Par ailleurs, nous a-t-on informé, une cellule de veille et de suivi a été mise sur pied au niveau de la wilaya. Des mesures drastiques ont déjà été prises à savoir, l'annulation des congés des vétérinaires fonctionnaires et le rappel de ceux qui étaient en congé légal sauf certains pour des cas de force majeure. Même les vétérinaires non fonctionnaires, ajoute M. Cherfaoui Omar, se sont impliqués dans ce processus de lutte contre le virus. D'ailleurs c'est un de ces vétérinaires privés qui a découvert et signalé le premier foyer. Par ailleurs, un train de mesures a été pris pour éviter la propagation de la maladie vu que la wilaya de Aïn-Defla compte quelque 39 000 bovins déclarés, c'est dire combien l'enjeu économique est considérable. Il a d'ailleurs été enjoint aux services de sécurité de veiller à la fermeture de tous les marchés à bestiaux installés sur le territoire de la wilaya, d'interdire l'accès de cheptel en provenance des wilayas limitrophes, comme une seule destination est admise pour les mouvements de bêtes à l'intérieur du territoire de la wilaya, celle de l'abattoir. En même temps qu'un quota de vaccins, des centaines de prospectus et d'affiches portant conduite à tenir face à ce fléau ont été réceptionnés dans l'après-midi de mercredi. Le chef des Services vétérinaires informe que la viande cuite des animaux abattus est propre à la consommation tout comme le lait qui ne doit pas être consommé sans être bouilli ou pasteurisé surtout quand on sait que la consommation de lait cru caillé et de petit lait est très répandue pour accompagner le traditionnel couscous. Il est peut-être temps aussi qu'on pense à inscrire la traçabilité du parcours non seulement des viandes mais aussi des nombreux produits à large consommation, dont l'ingestion n'est pas sans risque sur la santé des populations.