En empruntant la grande avenue de Bab El Djiad, qui mène tout droit au centre-ville, l'image est insoutenable, trottoirs défoncés, ordures, vous donnent l'idée d'une gestion gabegique. Vous n'êtes pas au bout de vos peines, la seule vespasienne, construite en 1950 par les autorités coloniales, a été rasée et les passants se soulagent derrière le poste de transformation de la Sonelgaz. Cela se passe en plein centre-ville, au su et au vu de tout le monde, dans la capitale des Zianides. L'ensemble des quartiers populaires ainsi que les médinas font l'objet d'un abandon total de la part des élus mais aussi des responsables locaux. A titre d'exemple, R'hiba, cette vieille médina, qui reste un repère de la capitale des Zianides, ressemble aujourd'hui à un terrain vague. Mais, le plus dramatique dans cette situation, c'est la profanation du mausolée de Sid-El-Mazouni, situé au centre de la placette, transformée aujourd'hui en parking par des taxieurs clandestins. Depuis des années, on assiste à une politique de rafistolage des grandes artères principales et de certains quartiers chics du centre-ville. On comprendrait aisément que c'est une manière de présenter une belle vitrine de la capitale des Zianides, lors des visites officielles. Sinon, comment expliquer que des quartiers populaires, tels que Boudghène, Sidi-Saïd, Agadir et bien d'autres ne font l'objet d'aucun intérêt de la part des responsables. Dans ces mêmes colonnes, on a déjà cité le cas du faubourg Boudghène, dont la grande mosquée est cernée d'ordures et d'immondices, et cela ne semble pas inquiéter ces élus qui prétendent représenter ces quartiers populaires. Revenant à R'hiba, cette cité, située au centre-ville et dont les habitants ne savent plus quoi faire devant une telle situation : routes barrées, de la saleté partout et le comble, des ordures sont déposées à l'entrée de ce mausolée, qui fut jadis un lieu de pèlerinage pour les femmes qui venaient de partout. A l'époque, même les medahate louaient les grâces de Sid-El-Mazouni, ceci pour l'histoire qui échappe forcément aux élus. Il est aberrant de constater que, d'une part, de grands travaux d'embellissement sont lancés çà et là, à l'exemple du plateau de Lalla-Setti qui a fait l'objet d'un suivi particulier. Toutefois, l'entretien des quartiers et des médinas est du ressort de la municipalité, car, en traversant les ruelles de R'hiba, on se demande s'il existe bien un service d'hygiène. La puanteur vous agresse les narines à longueur de journée. Finalement, on est en droit de se poser des questions : où va l'argent du contribuable (impôts et taxes foncières)? Pour avoir une idée précise sur les problèmes des quartiers, il suffit de suivre l'émission de Radio Tlemcen qui donne la parole aux citoyens ; ces derniers dénoncent avec force leurs conditions de vie. On vous l'a bien dit pendant la campagne électorale, «ces braves gens qui s'entretuaient pour nous servir», ils le font et de quelle manière !