Les éleveurs de bovins victimes de foyers de fièvre aphteuse et qui ont des contrats d'assurance ont été indemnisés par la CNMA. Pour le reste, qui dépend du fonds spécial dégagé par l'Etat, le dédommagement demeure tributaire des décisions de la DSA et leur transfert à la Badr. Une procédure administrative qui risque de prendre du temps. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Selon le directeur général de la Caisse nationale de mutualité agricole, Cherif Benhabylès, les éleveurs victimes de foyers de fièvre aphteuse et qui ont des contrats d'assurance avec la CNMA ont globalement été indemnisés. Il s'agit de 65 têtes bovines au niveau de cinq wilayas. Du côté du ministère de l'Agriculture, et hormis les deux décisions d'indemnisation que Abdelwahab Nouri a remises symboliquement à deux éleveurs, dimanche, dans la wilaya de Mostaganem, aucun chiffre n'est encore connu. «Nous ne sommes qu'au début de l'opération et nous n'avons pas encore les chiffres exacts. Nous attendons à ce que les directeurs des services agricoles de wilaya envoient les décisions de remboursements à la Badr pour que cette dernière puisse indemniser les éleveurs», explique Djamel Berchich, responsable de la communication au niveau du ministère de l'Agriculture. Il affirme, par contre, que dans certaines wilayas, les agences de la Banque agricole et de développement rural sont en train de recevoir les décisions en question, à l'exemple de Tizi-Ouzou. Pas de cotisation... il y a la générosité dépensière de l'Etat ! Plus de 3 000 têtes bovines ont été abattues depuis l'apparition de l'épidémie de la fièvre aphteuse en Algérie, et la CNMA n'a remboursé que 65 bêtes. C'est dire que la grande majorité des éleveurs algériens ne cotisent pas à la Caisse nationale de mutualité agricole. En clair, ils comptent sur la générosité dépensière de l'Etat pour les indemniser en cas de catastrophes et de maladies. L'acte d'indemnisation en Algérie n'est donc pas conçu comme un outil économique, mais plutôt un geste administratif. Le DG de la CNMA, Cherif Benhabylès, explique : «Nous sommes en train de faire un travail de sensibilisation à l'utilité et l'intérêt des cotisations, car c'est plus facile d'être indemnisé à la faveur d'un contrat d'assurance. Les clauses sont connues, les engagements aussi et les responsabilités sont définies de part et d'autre. L'avantage : pendant toute la durée du contrat, la CNMA accompagne son assuré par le conseil à travers ses experts pour éviter tout risque de catastrophe ou maladie. Ensuite, si le sinistre se produit, les dégâts seront minimes.» La preuve, poursuit toujours la même source, «les wilayas les moins touchées sont là où l'assurance est bien développée». A travers cette démarche, la CNMA entend, selon les précisions de Cherif Benhabylès, «apporter des solutions économiques à tout risque qui touche le revenu de l'agriculteur». C'est pour cette raison que le DG de la CNMA insiste : «S'il y avait un système assurantiel bien conçu, on éviterait nombre de catastrophes.» Enfin, il souligne que «nous ne pouvons jamais développer l'agriculture sans des outils financiers performants, et l'assurance en est justement un élément-clé». «L'Etat a mis de l'argent dans l'agriculture et il ne faut pas que ce soit des dépenses vaines», conclut le DG de la CNMA.