Il s'agit d'un groupe de maquignons de la daïra de Bir El-Arch, à Sétif, qui ont introduit frauduleusement du bovin à partir de la Tunisie. Commençant à avoir des mortalités, ils se sont débarrassés des cadavres dans des décharges sauvages et ont écoulé le reste sur les marchés à bestiaux. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Le directeur des services vétérinaires au niveau du ministère de l'Agriculture, M. Boughalem, est catégorique : «L'acte des maquignons de Bir El-Arch est criminel et le ministre en charge du secteur a demandé à ce qu'il y ait des poursuites en justice... le groupe est activement recherché par les éléments de la Gendarmerie nationale.» Il affirme que l'enquête établie par ses services a permis de relever que le virus est parti des marchés à bestiaux de Sétif et Bouira. Y a-t-il eu défaillance au niveau des services vétérinaires ? M. Boughalem s'explique : «La séro-surveillance, c'est-à-dire les prises de prélèvements sanguins aléatoires, que nous avons assurées depuis la déclaration du premier foyer de fièvre aphteuse en Tunisie, ont été tous négatifs. Nous avons ainsi effectué 3 380 prélèvements sur les différents axes routiers de l'est du pays et à la frontière. Mais, malheureusement, il y a eu une introduction frauduleuse directement de la Tunisie.» Pourtant, les services vétérinaires ont fait une double campagne de vaccination le printemps dernier. Sur ce point, le DSV s'explique aussi : «Heureusement que nous avons eu des campagnes de vaccination sinon ça aurait été pire. Ça a permis de minimiser l'impact de la propagation, car il faut aussi savoir qu'une campagne de vaccination ne peut pas toucher à 100% le cheptel. Et puis, ce virus touche plus le bovin d'engraissement car il a une durée de vie de deux à trois mois avant de l'envoyer à l'abattoir. C'est pour cela, qu'il est difficile de contrôler cette catégorie par rapport à la vache laitière qui est plus visible...» Les abattoirs sauvages... l'autre péril ! Aucun n'ignore que les abattoirs sauvages font légion à travers le territoire national. Si le contrôle ne s'intensifie pas, la fièvre aphteuse va encore faire des ravages. Sur cette question, M. Boughalem, préfère qu'il y ait une action en amont, c'est-à-dire renforcer la surveillance du déplacement du cheptel. «Nous avons interdit tout déplacement de cheptel, partout à travers le pays. S'il n'y a pas donc déplacement, les abattoirs sauvages n'auront pas lieu d'être et le virus ne se propagera pas. Les services de sécurité sont informés et je pense qu'ils ne manqueront pas de redoubler de vigilance», a-t-il souligné. Par ailleurs, et s'agissant du bilan provisoire fourni par ce même responsable, il a été procédé jusque-là à l'abattage de 480 bovins à Sétif, 37 à Constatine, 18 à Alger et 3 à Khenchela. Enfin, il informe que «tous les éleveurs et agriculteurs qui constatent les symptômes cliniques de la maladie de fièvre aphteuse sur leurs animaux, et qui les signalent aux autorités concernées, et ce, avant la mort de l'animal, seront indemnisés à hauteur de 80% du prix réel de l'animal. Pour le moment, l'indemnisation concerne uniquement les vaches laitières. Quant aux bovins d'engraissement, le ministère de l'Agriculture est en train d'étudier la possibilité d'indemniser les éleveurs qui déclarent les cas suspects, aux services vétérinaires».