Plusieurs dizaines de citoyens du village Touta de la commune de Dirah, à 60 kilomètres au sud de Bouira, se sont rassemblés hier matin, devant le siège de la wilaya de Bouira pour protester contre la marginalisation de leur village. D'après les représentants de ces villageois rencontrés sur les lieux, le village Touta, situé à seulement 2 kilomètres du chef-lieu de la commune, est totalement marginalisé par l'actuelle Assemblée communale qui n'a pas hésité à raccorder des villages autrement plus éloignés du chef-lieu en gaz naturel, tout en ignorant le leur. Selon eux, le mépris affiché par les autorités communales à leur égard ne s'est pas limité au gaz naturel mais a touché également l'eau potable, où malgré l'existence du château d'eau réalisé depuis plus de trois ans, et dont les essais effectués à l'époque étaient concluants, le village continue à souffrir du manque de ce liquide vital. Outre le manque d'eau, alors que la commune est censée être couverte à 100% par les eaux du barrage de Koudiat Asserdoun, il y a la route qui relie le village au chef-lieu et qui est totalement dégradée. Enfin, les villageois qui souffrent également du chômage surtout la frange juvénile, interpellent les pouvoirs publics, en premier lieu, les responsables de la Sonelgaz pour trouver une solution au problème du raccordement des nouveaux logements construits dans le cadre des aides à l'habitat rural, chacun dans sa parcelle, et pour lesquels la Sonelgaz demande des sommes faramineuses pour leur faire parvenir l'électricité. D'après certains villageois qui ont voulu requérir l'anonymat, le village Touta paye le prix des différends existants entre les élus de l'APC qui se vengent entre eux à leur façon, c'est-à-dire en punissant la population à la place de l'élu indésirable ou gênant. Rappelons que durant ce rassemblement, les représentants des villageois ont rencontré le chef de cabinet du wali, qui leur a promis de diligenter une enquête sur place pour faire la lumière sur la manière dont sont octroyés les PCD ou projets communaux de développement. A midi, les villageois ont quitté les lieux dans le calme.