Les rebelles chiites ont de nouveau manifesté mercredi à Sanaa en jugeant insuffisantes les concessions du président Abd Rabbo Mansour Hadi sur la nomination d'un nouveau Premier ministre et la baisse du prix du carburant. Craignant une escalade alors que ces rebelles dits Houthis assiègent la capitale Sanaa, M. Hadi a cédé mardi sur deux exigences en annonçant qu'il désignera dans un délai d'une semaine un nouveau Premier ministre et de revoir à la baisse d'environ 30% le prix du carburant. Mais les rebelles n'ont pas levé leurs campements dans et autour de Sanaa et des centaines d'entre eux ont bloqué mercredi les principaux axes routiers de la capitale après des appels à manifester diffusés à travers les radios locales. Les forces de sécurité ont de leur côté bloqué les routes menant au siège du gouvernement. Le porte-parole des rebelles, Mohammed Abdel Salam, a rejeté l'initiative présidentielle, la considérant comme «une tentative de contourner les demandes du peuple yéménite». Les rebelles «ne l'approuvent pas», a-t-il écrit sur sa page Facebook. Depuis plus de deux semaines, des rebelles armés et leurs sympathisants ont établi des campements autour de Sanaa et organisent des manifestations de masse contre le gouvernement en place. Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé la rébellion chiite d'Ansaruallah, dirigée par Abdel Malek al-Houthi, à démanteler ses campements et a menacé de sanctions ceux qui mettaient en péril la stabilité du Yémen. Le pouvoir yéménite souhaite par ailleurs que la province septentrionale d'Amran, où les rebelles houthis ont progressé ces derniers mois, soit placée sous le contrôle total du gouvernement. Le groupe d'Ansaruallah, qui contrôle la région de Saada (nord), est soupçonné de vouloir élargir sa zone d'influence dans le futur Etat fédéral qui doit compter six provinces.