Première rentrée scolaire pour la ministre de l'Education. Nouria Benghebrit donnera le coup d'envoi officiel à partir de Ghardaïa où l'année scolaire avait été particulièrement perturbée l'année dernière. Premier défi pour la ministre de l'Education, éviter les bras de fer avec les partenaires sociaux mais également concrétiser ses engagements en matière de réforme. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - C'est demain que près de 8,5 millions d'élèves des trois paliers reprendront le chemin des établissements scolaires pour une rentrée qui s'annonce sans grands bouleversements. La traditionnelle cérémonie donnant le coup d'envoi officiel se tiendra à Ghardaïa. Un choix qui n'est pas fortuit. L'année scolaire avait été l'année dernière fortement perturbée au regard des événements qui avaient de manière cyclique secoué la ville mais qui n'avaient pas poussé la tutelle à prendre des mesures particulières pour les examens de fin d'année. Dans les autres wilayas, l'année scolaire n'avait pas non plus été empreinte de sérénité. Des mouvements de grève avaient paralysé les écoles. Le bras de fer avec le prédécesseur de Benghebrit avait duré de longues semaines, nécessitant l'intervention du Premier ministre. L'actuelle ministre de l'Education a cependant reçu en legs les engagements du gouvernement pour le règlement définitif des revendications socioprofessionnelles en suspens. Pour éviter toute tension à la rentrée, la ministre avait pris les devants en recevant pendant les vacances scolaires les représentants des syndicats. Ces derniers en sont sortis avec des sentiments mitigés mais semblent accorder à la ministre de l'Education le répit nécessaire à la concrétisation des promesses. Mais ce n'est pas le seul terrain sur lequel Benghebrit est attendu. La famille de l'éducation est dans l'attente de la touche du chercheur qui porte un intérêt au secteur pour la mise en place d'une réelle réforme. Les parents et les enseignants qui espéraient une révolution devront néanmoins patienter. La ministre de l'Education ne semble pas privilégier la précipitation. C'est sans doute pour cette raison que la rentrée scolaire de cette année se fera sans changements notables si ce n'est la suppression des livres d'activité pour les élèves de 1re et de 2e année primaire et quelques modifications dans le livre de troisième année primaire. Pour l'heure, aucune décision n'a été prise sur la révision des volumes horaires, la réorganisation des examens ni encore moins des mesures pour l'allégement des programmes. A l'issue de la conférence nationale, plusieurs recommandations avaient pourtant été émises sur la formation des formateurs, la refonte des programmes et l'équité. Elles feront l'objet d'un examen par une commission installée au niveau du ministère de l'Education avant de pouvoir se transformer en décisions. Avant cela, Nouria Benghebrit veut engager une réflexion profonde pour éviter les incohérences nées de la réforme menée par Benbouzid. Une précaution dictée par les ravages d'une réforme contestée.