En prévision de la prochaine tripartite, la Confédération générale du patronat (CGP) du BTPH s'est réunie hier au niveau de l'hôtel Sheraton, afin de dresser un bilan de ses activités et soumettre par la même occasion des propositions relevant de son secteur, en évaluant le pacte économique et social. Un rapport sera soumis à la tripartite. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Le projet de loi du nouveau code du travail n'a pas manqué d'être soulevé par le président de la Confédération générale du patronat BTPH, M. Abdelmadjid Denouni, qui estime que pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie toutes les lois qui touchent le monde du travail ont été réunies dans un seul document. «Notre première lecture et analyse de ce projet de code du travail nous a démontré qu'il est complet et répond à toutes les aspirations des entrepreneurs et aussi, pratiquement tous les salariés sont d'accord avec ces lois, sauf que l'UGTA a soulevé le problème du contrat à durée indéterminée. Ceci revient à l'Etat, cela ne nous inquiète pas. C'est un code positif, bien fait et sans contradiction». Il reviendra sur la loi relevant de son secteur, celle de 2011 qu'il qualifie de loi scélérate, qui fait augmenter le prix du logement locatif en Algérie. «Le nombre n'est pas réalisé à la cadence souhaitée, l'offre est très insuffisante par rapport à la demande. Le secteur est bloqué», dit-il et d'ajouter : «L'Etat tente de voir comment détourner cette loi, il est très difficile de réformer une loi, une année seulement après sa promulgation. C'est une loi qui a été faite sans l'assentiment des opérateurs du secteur, on ne nous a pas consultés. On demande à ce qu'on soit associés, libre à l'Etat par la suite d'appliquer ou pas ce qu'on demande et l'Histoire en sera témoin». Concernant les conséquences qui découleront de l'abrogation de l'article 87 bis, pour l'intervenant, le secteur économique doit produire davantage, ainsi, dira M. Denouni, «quand on augmente les prix, il n'y aura pas de spéculation dans les marchés. Pour cela il faut que l'Etat mette en place un environnement sain pour l'entreprise, moins d'impôt par exemple, plus de facilité fiscale, parafiscale, beaucoup plus de facilités en approvisionnement de matière première. Etc. c'est un tout, on ne peut pas augmenter les salaires et laisser le secteur économique à l'abandon. Pour le secteur du BTPH il n y a pas de problème, ni d'incidence directe, parce que tous les prix sont actualisés et révisés». L'intervenant insiste sur la nécessité d'appliquer une véritable démocratie économique en matière d'octroi du foncier et ouvrir les marchés publics à tout le monde. Et permettre à tous de créer une entreprise. Concernant la concurrence que connaît le secteur avec les entreprises étrangères, le président de la CGP estime que l'Etat devrait les mettre sur un pied d'égalité. «On a un programme de réalisation d'un million de logements. Pour ce faire la capacité de réalisation des entreprises étatiques ne dépasse pas 90 000 logements/ an et on a un déficit de 110 000 logements/an. Les entreprises étrangères doivent donc réaliser 100 000 logements. Actuellement, ces entreprises étrangères réalisent 20 000 logements, donc nous avons toujours un déficit de 90 000 logements.» Pour l'intervenant, il était temps que l'Etat accorde des partenariats entre le secteur public et le secteur privé. «A travers ce partenariat on peut réaliser des barrages, des aéroports, des logements... D'ailleurs le gouvernement a répondu à cette demande dans le cadre de partenariat dans le secteur des travaux publics, environ une quinzaine de groupements publics entre le privé et l'étatique ont été accordés».