Le pétrole a glissé hier sous la barre des 100 dollars le baril à Londres, pour la première fois depuis le 24 juin 2013. A Londres, le Brent est tombé à 99,99 dollars le baril, puis a marqué un nouveau plus bas à 99,76 dollars le baril vers 8h30 GMT. La référence européenne du brut a ainsi perdu plus de 13% depuis le 19 juin, date à laquelle elle avait atteint un plus haut en neuf mois (115,71 dollars) en plein éclatement de la crise irakienne. Or, les tensions géopolitiques assez accrues, notamment en Irak et en Ukraine, semblent sans effet sur les cours de l'or noir, le pétrole a continué sa dégringolade, encouragé par une offre abondante et une demande faible. Ainsi, l'approvisionnement en pétrole irakien s'est poursuivi même si l'affolement avait atteint le marché suite à l'offensive des jihadistes, quoique la production restant vulnérable. La Russie exporte, quant à elle, environ 5 millions de barils de brut par jour, principalement vers l'Europe, mais ces échanges sont suffisamment importants des deux côtés pour qu'ils ne soient pas la cible des sanctions occidentales ou des mesures de représailles russes. Même en Libye, où règne le chaos politique, la production pétrolière a réussi à se redresser ces dernières semaines. Et cette offre supplémentaire vient inonder un marché mondial déjà amplement approvisionné. En outre, la hausse de la production de pétrole de schiste, les Etats-Unis important de moins en moins de brut léger d'Afrique de l'Ouest, induit une surabondance de l'offre. Face à cette offre abondance, la demande n'est pas vaillante, notamment en Chine et en Europe, deux gros consommateurs mondiaux d'or noir chez qui la croissance économique a ralenti ces derniers temps. Des récentes données économiques maussades - croissance au point mort dans la zone euro au deuxième trimestre, ralentissement de la hausse de la production manufacturière chinoise en août - ont accentué ces craintes. A ces données de fond s'ajoute la robustesse du dollar. Au final, tous ces facteurs baissiers découragent les investisseurs spéculatifs qui pariaient sur une hausse des prix et leur retrait amplifie la chute des cours du brut.