Rien ne va plus entre la Fédération algérienne de football et les autorités de la wilaya de Blida. La préparation et le déroulement du dernier match des Verts au stade Mustapha-Tchaker en sont les raisons de ce clash qui pourrait aboutir à la délocalisation des prochaines rencontres internationales des sélections nationales, de même que la finale de la coupe d'Algérie et le match de la supercoupe, abrités depuis quelques saisons par l'enceinte Blidéenne. L'affaire semble «sérieuse». Et la FAF qui a débattu de la question, jeudi dernier, au cours d'un BF ordinaire se dirige droit vers un transfert des matches officiels organisés sous son égide vers d'autres wilayas (Constantine et Annaba sont citées, à ce titre). Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion du bureau fédéral, jeudi, l'instance de Mohamed Raouraoua a rappelé les prérogatives de chaque institution dans «l'organisation des matches internationaux» en Algérie. Celles-ci relèvent, selon le texte publié par la FAF, «de la seule compétence de la fédération, comme le stipulent les règlements nationaux et internationaux». Un «rappel» qui intervient quelques heures après la fin du match de l'EN A devant le Mali, le 22e joué par les Verts, depuis 2003, à Blida. Le BF a condamné «l'immixtion» des services de l'Opow de Blida et de ses responsables au plus haut niveau (sans doute le wali de Blida) dans l'organisation de ces matches. «Cette ingérence manifeste a créé des perturbations dans l'organisation du dernier match livré par l'équipe nationale face au Mali, tout comme, lors du match de la supercoupe qui avait opposé l'USM Alger au MC Alger», lit-on dans le communiqué. Il s'agirait, selon nos informations, d'une histoire du quota d'invitations alloué au chef de l'exécutif de la wilaya de Blida. Ce dernier n'aurait pas accepté que l'organisateur, la FAF en l'occurrence, lui accorde six tickets VIP sur la centaine distribuée à la veille de chaque rencontre des Verts. Un «souci» jamais soulevé auparavant par l'instance fédérale (elle qui a soumis ce stade à homologation pour les matches internationaux auprès de la CAF et de la Fifa) qui accuse les responsables blidéens d'être à l'origine du manque à gagner subi (peu d'engouement dans la vente des billets). «La FAF regrette que les billets, livrés par l'imprimerie officielle dès le 4 septembre 2014, n'aient été mis en vente que la veille du match, ce qui explique que la totalité des billets n'a pas été écoulée», indique le communiqué de l'instance fédérale. Dans sa quête de faire rallier à sa cause les médias, la Fédération algérienne dénonce, par ailleurs, l'exiguïté de la salle des conférences qui «ne répond pas aux normes requises et ne permet pas aux journalistes et aux entraîneurs de bénéficier des meilleures conditions de travail». Un fait jamais énoncé par le passé. Sauf que cette fois, la FAF, mise à l'amende et blâmée par les instances africaine (CAF) et internationale (Fifa) a fait savoir que «les journalistes et photographes accrédités ne peuvent en aucun cas pénétrer sur la pelouse en fin de rencontre», pratique assimilée par les officiels (arbitres et délégués au match et à la sécurité du match) comme un cas d'envahissement de terrain punissable par les deux structures (CAF et Fifa, ndlr). Dans son réquisitoire, la FAF évoque aussi les problèmes rencontrés dans «la gestion des tribunes officielles et celle de la presse», laquelle gestion «relève exclusivement de l'organisation de la FAF en application du protocole règlementaire édicté par la CAF et la Fifa», lit-on encore. Des informations révèlent l'intention du président de la FAF de saisir le Premier ministre pour intervenir dans l'affaire et «prendre les mesures qui s'imposent». Une déclaration de guerre qui a étonné le directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Blida qui, hier, sur les ondes de la Radio nationale est resté bouche-bée. M. Bouziane dira que «toutes les opérations d'ordre organisationnel ont été menées en collaboration avec le SG de la FAF (Nadir Bouzenad) qui a apprécié le travail réalisé par les différents personnels et a reconnu les bons services fournis avant, pendant et après le match». Une reconnaissance affichée, par ailleurs, par les journalistes accrédités qui, pour la plupart, se sont étonnés de la qualité des conditions de travail qui leur ont été offertes lors de cette rencontre internationale.