Le Service des enquêtes sur la corruption de la police du Québec a procédé le mercredi 10 septembre à l'arrestation de Stéphane Roy pour son implication présumée dans un stratagème de corruption visant à favoriser SNC-Lavalin dans l'obtention du contrat de construction du CUSM (hôpital universitaire à Montréal). Au moment des faits reprochés, l'accusé occupait, chez SNC-Lavalin, la fonction de vice-président aux finances de la division de construction. Onze chefs d'accusation à l'endroit de Stéphane Roy ont été autorisés par le directeur des poursuites criminelles et pénales. Plusieurs de ces accusations le relient directement à Pierre Duhaime, Riadh Ben Aïssa, Arthur Porter, Jeremy Morris et Yanaï Elbaz — anciens dirigeants à SNC-Lavalin —, tous accusés dans ce même dossier pour leur participation collective à un vaste complot visant à influencer des conclusions d'affaires avec le gouvernement en leur faveur, notamment par le paiement de commissions secrètes à des fonctionnaires du CUSM. Le Commissaire à la lutte contre la corruption coordonne et dirige des unités d'enquête, de vérification et de prévention afin de lutter contre la corruption dans le secteur public québécois. Rappelons que, dans cette affaire, l'ex-PDG de SNC-Lavalin Pierre Duhaime et le président de sa division construction, Riadh Ben Aïssa (en détention à Genève depuis deux ans et demi), sont soupçonnés d'avoir versé 22,5 millions de dollars en pots-de-vin à deux hauts responsables du CUSM afin de rafler le contrat de 1,34 milliard de dollars pour la construction du nouvel hôpital. Il s'agirait du plus important cas de fraude par corruption de l'histoire du Canada, selon la police. En janvier dernier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déposé des accusations contre Stéphane Roy et son collègue vice-président exécutif de SNC-Lavalin, Sami Abdellah Bébawi. Les deux hommes étaient notamment accusés de fraude, blanchiment de produits de la criminalité, possession de biens criminellement obtenus et contravention à la loi sur la corruption d'agents publics étrangers. De nouvelles accusations qui intéressent l'Algérie Par ailleurs, la GRC a déposé mercredi des accusations d'entrave à la justice contre Sami Abdellah Bébawi, ancien vice-président de SNC-Lavalin, et d'entrave à la justice et d'extorsion contre Constantine Andreas Kyres, avocat fiscaliste de Montréal. Dans le libellé de ces accusations, la GRC affirme qu'entre le 10 avril 2012 et le 8 janvier 2014, à Montréal, «Constantine Andreas Kyres et Sami Abdellah Bébawi ont volontairement tenté d'entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice, en tentant d'obtenir une déclaration de Riadh Ben Aïssa en contrepartie d'une somme d'argent», ce qui contrevient au code criminel. De plus, «Constantine Andreas Kyres a induit ou tenté d'induire Riadh Ben Aïssa, par menaces, accusations ou violence, à accomplir ou faire accomplir quelque chose», spécifie encore la GRC dans son acte d'accusation. Un mandat d'arrestation a été délivré contre M. Bébawi, qui fait déjà l'objet d'un mandat pan-canadien pour d'autres accusations antérieures. M. Kyres, pour sa part, comparaîtra le 18 septembre, dans 3 jours. Il faut rappeler que tous ces anciens dirigeants de SNC-Lavalin aujourd'hui poursuivis par les justices canadienne et suisse ont été derrière l'obtention et la situation des principaux contrats que ce Groupe a obtenus en Algérie ces 15 dernières années et ont tous fait plusieurs déplacements en Algérie durant cette même période. Aucun d'entre eux n'a été inquiété à ce jour par la justice algérienne.