Malgré les «assurances» et les «promesses», la rencontre entre l'ES Sétif et le TP Mazembe, représentant de la RD Congo, se jouera à Sétif sans la présence de son public, samedi prochain à l'occasion de la demi-finale «aller» de la Ligue des champions d'Afrique. C'est la sentence communiquée, hier, par la Confédération africaine de football (CAF) sur son site officiel. Une décision prononcée par la Commission d'organisation des compétitions interclubs de la CAF lors de sa réunion, hier, à Addis-Abeba, en marge de l'assemblée générale ordinaire de la CAF. C'est le jury disciplinaire de la Caf, présidé par le Sud-Africain Raymond Hack, qui avait formulé «des sanctions pécuniaires et des rappels à l'ordre» en raison «des incidents répétés et du comportement antisportif du public de Sétif, tel que relevé dans différents rapports des officiels de match notamment au cours des rencontres de la phase de groupe de la Ligue des champions Orange», note le communiqué rendu public hier matin. La direction du club algérien a droit d'interjeter appel à cette décision. L'article 23 du code disciplinaire de la Confédération africaine qui stipule qu'«un appel peut être interjeté auprès du jury d'appel contre les décisions prises par la Commission inter-clubs ou le jury disciplinaire, à l'exception de celles stipulées finales». Or, même si la décision prononcée à l'encontre du club algérien n'est pas «finale», il est fort à parier qu'un éventuel appel des Sétifiens n'aura aucun effet. Le point 3 dudit article énonce, certes, que «l'appel doit parvenir au secrétariat général de la CAF par e-mail ou fax dans les trois jours qui suivent l'envoi de la décision, de la commission interclubs (e-mail ou par fax)». La Confédération qui n'a pas motivé sa décision par des faits reprochés aux organisateurs de matches de l'ESS en Algérie (les derniers incidents ont eu lieu face à l'ES Tunis en phase des poules) n'entend pas prendre en charge d'éventuelles requêtes de la part des dirigeants de l'ES Sétif. Le point suivant (4) de l'article 21 rappelle, en effet, qu'«un appel n'a d'effet suspensif qu'en matière financière ou d'amende». Or, cette «phase» serait dépassée à en croire le communiqué de la Confédération d'Issa Hayatou, dans la mesure où le club algérien a déjà fait l'objet de sanctions pécuniaires et autres avertissements et blâmes écrits. La CAF semble, en somme, se préparer à une finale 100% congolaise (Vita Club-TP Mazembe) cette année. Une finale inédite qui fera le bonheur du richissime Moïse Katumbi Chapwe et du Tout-Puissant Mazembe. Mais, avant, l'instance de Hayatou s'apprête à suivre «à huis clos» une autre demi-finale de sa prestigieuse compétition. Une situation inédite vécue en 2011 quand deux clubs tunisiens, le CA de Tunis et l'EST, étaient obligés à jouer leur finale en Coupe de la CAF et en Ligue des champions sans la présence de leurs fans. Mais, cette année-là, la Tunisie post-Benali baignait dans l'insécurité aussi bien dans les stades qu'au niveau du pays.