En visite de travail et d'inspection à Tizi-Ouzou jeudi dernier, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, a déclaré que d'ici 2015 le problème de prise en charge des malades ne se posera plus dans notre pays et que son secteur allait faire de Tizi-Ouzou un pôle de santé par excellence, considérant les infrastructures en projet ou en cours de réalisation comme le nouveau CHU de 500 lits dont la présentation a été faite par une entreprise coréenne et qui viendra en appoint à celui déjà existant. Hôpital écologique à économie d'énergie, il sera doté d'une petite éolienne et répondra au projet médical du CHU pour devenir, avec les autres structures, un espace dédié à la formation «au pied du lit» conformément à la carte sanitaire et à l'organigramme retenus au niveau des assises locales. «Créez des laboratoires, l'argent existe», lance ainsi Boudiaf à partir de Tizi-Ouzou. Insistant sur les délais de réalisation, il sera rejoint dans cette requête par le P/APW Hocine Haroun. La problématique de la gestion qui sera assurée par de jeunes cadres qui entreront en formation dès la pose de la première pierre est également évoquée par le ministre qui reconnaît que beaucoup reste encore à faire dans son secteur en dépit des avancées concrétisées. Il mise beaucoup sur l'organisation et la formation après une année de pédagogie durant laquelle la décantation s'est opérée d'elle-même s'agissant des établissements hospitaliers qui peinent à se mettre à niveau. Ainsi, si une défaillance est relevée dans un établissement, c'est toute l'équipe qui partira, avertit le ministre qui s'offusque que des professeurs n'aient pas formé un seul spécialiste de la santé en 18 ans de service dans des établissements qui doivent faire de la tryptique gestion, formation et organisation un crédo, concède le ministre qui a annoncé à l'assistance l'existence d'un chargé de recherches au niveau de son département ministériel, chose qui n'existait pas auparavant précise-t-il, et 80 projets de recherches. La question de la création de laboratoires de recherches pour impliquer le secteur de la santé dans ces domaines de formation est revenue comme un leitmotiv pour asseoir la nouvelle stratégie de ce département ministériel névralgique. Les agressions au niveau des urgences ulcèrent le ministre qui n'entend pas laisser les choses en l'état, trouvant également aberrant que le garde-malade s'érige en concept immuable. Le ministre a ainsi saisi l'occasion de cette visite, la troisième à Tizi-Ouzou depuis son installation, pour annoncer que le projet de Centre anticancer (CAC) de Draâ Ben Khedda sera définitivement opérationnel dans sa totalité d'ici le 5 juillet prochain, en laissant entendre que les problèmes de radiothérapie seront réglés au niveau du territoire national avec l'ouverture des autres CAC du pays (Constantine, Oran , Blida...) dont la réparation a été entamée et l'arrivée de cinq nouveaux autres. Avec la politique prônée par son secteur, Boudiaf mise ainsi sur le concept de consensus thérapeutique à réaliser un projet réunissant radiothérapeutes et oncologues. Pour l'hôte de la ville de Tizi-Ouzou qui a organisé un point de presse au salon d'honneur de la wilaya, il est temps de franchir une étape qualitative dans les soins avec l'élaboration d'une banque de données pour tous les malades du pays. Tout comme il table sur le système de guichet unique pour permettre au malade de se faire ausculter, radiographier et analyser dans le même espace et dans la dignité. Dans le contexte de la reprise de ses prérogatives qui passent par l'organisation, la gestion et une vision claire, le ministre entend redonner à la formation tout son sens, exhortant les dix CHU que compte le pays à former des spécialistes et des cadres de la santé pour lutter contre les disparités. Ce à quoi aspire l'avant-projet de la loi sanitaire au service exclusif du citoyen. L'établissement hospitalier spécialisé en cardiologie pédiatrique 80 lits de Draâ Ben Kheda, où a été mise en service l'IRM, doté d'un professeur, d'anesthésistes et de chirurgiens et passé à l'autonomie peut accéder en cardiologie universitaire tance le ministre qui insiste sur l'esprit de responsabilité et la prise de décisions. Occasion pour lui, qui ne veut plus entendre parler d'établissements endettés, de rebondir sur la question de l'effacement des dettes de la PCH. Durant ce point de presse, le ministre écarte le danger du virus Ebola en Algérie, qui a prévu cependant un dispositif à l'aéroport pour les voyageurs en provenance des pays suspects, tout comme il nie la résurgence de maladies anciennes et la prolifération du cancer en Kabylie.