Des spécialistes révèlent que l'Algérie enregistre un déficit en matière d'équipements de radiothérapie. Néanmoins, en matière de personnel spécialisé, le problème ne se pose pas. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Selon les recommandations de l'OMS, les pays en développement doivent disposer d'un accélérateur nucléaire (appareil de radiothérapie) pour un million d'habitants contre deux à trois accélérateurs pour les pays développés. Pourtant, l'Algérie ne dispose que de 9 accélérateurs nucléaires. «Nous avons un déficit de 27 accélérateurs», dira le Pr Boualga Kada, chef du service radiologie au Centre anti-cancer de Blida, hier, lors d'une journée d'étude sur le cancer en Algérie, organisée à Alger. Le spécialiste cite ainsi la France qui compte plus de 400 accélérateurs nucléaires pour une population de 65 millions et le Maroc dont la population est identique à celle de l'Algérie qui dispose de 32 appareils. Il assure, néanmoins, que sur le plan du personnel spécialisé, notre pays ne connaît pas de pénurie. «C'est un point fort pour l'Algérie qui compte 89 radiothérapeutes- oncologues, 64 résidents et 42 physiciens», précise-t-il. Soutenant la normalisation de la prise en charge des patients cancéreux par la radiothérapie, le Pr Boualga Kada a plaidé pour la suppression de nombreuses contraintes. Pour lui, la réduction des délais de réalisation des structures, de l'acquisition des équipements et des pannes des machines s'impose. «En raison des pannes des machines, 400 traitements ont été annulés en une année», affirme-t-il encore. Par ailleurs, le spécialiste a rappelé qu'une dizaine d'accélérateurs nucléaires sont en cours d'installation dans les wilayas de Constantine, Sétif, Batna et Blida et seront opérationnels durant l'année 2013. Aussi, de nouvelles structures seront réalisées dans plusieurs villes pour l'année 2014. Quant à la manipulation des équipements, il précise que des mesures importantes ont été prises pour la formation des manipulateurs en radiothérapie. Autre disposition : la proposition d'un partenariat entre le constructeur des équipements et le ministère de la Santé. De son côté, le Pr Bouzid Kamel, chef du service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie à Alger, a plaidé pour la proximité dans les soins. Il a toutefois souligné que les médicaments anti-cancéreux demeurent toujours «coûteux» et même «rares». Il a préconisé ainsi le recours aux génériques, aux bio-similaires et aux originaux de pays émergents.