Avec Dimajazz, le jazz résonnera toujours dans l'antique Cirta. Question qualité et dans deux registes différents, le Dimajazz est avec le Festival culturel international de musique symphonique d'Alger certainement la plus importante manifestation culturelle d'Algérie. L'autre particularité du Festival international de jazz Dimajazz est de se dérouler dans une ville de l'intérieur du pays, à Constantine, sa ville natale, grâce à l'inititive d'un groupe de musiciens et d'amoureux de cette belle musique d'origine américaine certes comme «produit fini», mais de racines africaines. La 12e édition du Festival international de jazz de Constantine se déroule cette année sous un chapiteau, dressé près du théâtre de Verdure de la ville. La raison est due au fait que toutes les salles de spectacles de la ville connaissant des travaux de réhabilitation en prévision de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». La soirée inaugurale a été animée par Mamia Cherif et Jazzarab en ouverture de Eric Sardinas & Big Motor. La première partie de la soirée de ce 12e Dimajazz a été animée par Mamia Cherif et Jazzarab. Se produisant pour la première fois à Constantine, Mamia, acompagnée par Karim Ziad à la batterie, le Franco-Portugais Christian Toucas à l'accordéon, le Franco-Colombien Fabricio Nicolas à la basse et le Franco-Italien Damien Argentieri au piano, a interprété dans plusieurs langues des morceaux comme Un soir de bal, Whatever Lola wants, Ma'âlich ainsi que d'autres chansons de sa composition, fusionnant en harmonie les sonorités et rythmes d'Orient et d'Occident. «Depuis de nombreuses années, je voulais chanter en Algérie. Je suis très touchée d'être là. Ce soir, j'ai donné le meilleur de moi-même. L'occasion ne s'est jamais présentée pour moi pour venir en Algérie alors que je fais beaucoup de choses ailleurs», a lancé la chanteuse franco-algérienne native de Béchar, à la fin de son concert. Le guitariste américain Eric Sardinas a embrasé la scène dès le premier retentissement de sa guitare à résonateur. Avec son groupe Big Motor, il a distillé une sacrée dose de blues et de rock , au grand bonheur du très nombreux public. Sardinas, accompagné du bassiste Levell Price et du batteur Bryan Keeling, véritable machine à rythme, a interprété Find my heart, Down to whiskey, Texola, All I need et plusieurs chansons d'un répertoire que le public algérien semble bien connaître. Le chanteur et son Big Motor ont fait voyager le public pendant près de deux heures dans l'univers du blues, dans la pure tradition de Chicago, que Eric Sardinas qualifie de «simple et complexe» à la fois. Après le concert, Sardinas s'est dit «ravi» par l'accueil et la réaction du public algérien. «La musique, quelle qu'elle soit, reste un langage universel», a-t-il aussi déclaré. Pour le commissaire du festival, Zohir Bouzid , ce nouveau rendez-vous constitue une «édition spéciale». Il a ajouté que le commissariat s'est lancé «un vrai défi» afin de maintenir cet événement international qui a désormais son histoire et son fidèle public. Le Dimajazz 2014 se déroule du 20 au 26 septembre. Cette édition «métissée et colorée», est dédiée à l'Afrique, berceau du rythme, affirment les organisateurs. A l'affiche, du jazz électrique avec Sylvain Boeuf et le LP Septet et aussi les Belges Ananke et le duo chinois Mr & Miss. Le public constantinois pourra également voir à l'œuvre Seun Kuti, le leader du groupe Egypt 80, Sandra N'kake et Sia Tolno, Hervé Samb et son groupe, le batteur Sonny Troupé et son groupe, ainsi que la formation de jazz The Syndicate. La soirée de clôture sera animée par Yuri Buenaventura, Juan Carmona et P'tit Moh.