Une structure qui a l'air d'une citadelle, toute blanche, visible de très loin, construite et implantée sur le versant d'une colline qui surplombe la ville de Aïn-Defla, au nord, la nouvelle station Météo a reçu d'abord la visite du ministre des Transports Amar Tou, alors qu'elle était en voie d'achèvement, puis le 7 octobre 2013 , la visite de l'actuel ministre des Transports, Amar Ghoul, qui avait procédé à son inauguration officielle. Selon les déclarations de l'un et de l'autre, cette station est appelée à jouer un grand rôle dans le domaine des prévisions météorologiques pour l'agriculture, pour les besoins de l'aéronautique, nationale et internationale. On avait annoncé qu'elle serait reliée à quelque 20 stations qui seraient implantées dans différentes communes et alimentées en informations météorologiques de base de données de cette station centrale qui alimenterait à son tour l'Enema (Entreprise nationale de la capitale, qui au titre des échanges internationaux, fourniraient les autres stations du monde, le tout... «en live». Un an après sa mise en service selon les informations que nous avons pu obtenir, le fonctionnement de cette station est réduit à sa plus simple expression. Quelques appareils de mesure implantés dans l'enceinte, Un anémomètre accouplé à une girouette pour mesurer la vitesse des vents au sol et à 10 m de hauteur et indiquer l'orientation des vents, des thermomètres pour relever les températures sous abri et au soleil, 2 hygromètres (pour mesurer les taux d'humidité) et un pluviomètre classique. Certes, un bulletin quotidien est envoyé en milieu de journée à l'Enema, mais ce ne sont que les données récoltées sur place et qui n'ont trait qu'aux aspects climatologiques de la région immédiate du chef-lieu de wilaya. Pour les autres zones, on récolte en différé les informations, après un intervalle de quelques jours, désinformation provenant de la station de Miliana et de celle de l'IT GC (Institut des techniques des grandes cultures), station délocalisée et implantée depuis peu à Bir Ould Khelifa, dont les relevés sont collectés par un enseignant spécialisé de l'Université de Khemis-Miliana. En dehors de ces 3 points de collecte de donnés météorologiques, tout le reste du territoire de la wilaya reste dans le brouillard au nord comme au sud. De plus, cette station destinée à jouer un rôle central, est confrontée à de sérieux problèmes de fonctionnement interne. Il y a lieu de signaler que la structure ne dispose pas de l'eau courante et les techniciens qui y travaillent ne disposent même pas d'eau pour boire, pas d'eau pour l'entretien, chacun se débrouille comme il peut. La station souffre aussi de pannes fréquentes de courant électrique. Certes, un groupe électrogène existe mais sa mise en service n'est pas automatisée, obligeant un des agents à le mettre en service par tous les temps à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Parfois, ces interruptions du courant électrique durent des demi-journées entières, parfois pour des travaux certes, mais sans que la station soit prévenue à l'avance.Alors quel est le rendement d'une telle station qui a coûté des dizaines de milliards à l'Etat si son efficience, et ses compétences se trouvent limitées et sa rentabilité réduite au minimum. Comme l'habit ne fait pas le moine, la structure aussi fastueuse soit-elle, ne fait pas la station.Pourtant, pour la Direction des transports, «tout va bien dans le meilleur des mondes». Quel crédit accorder alors dans ce cas aux bulletins météo, quotidiens diffusés par certains médias.