Depuis l'annonce de l'enlèvement du touriste français, Hervé Gourdel, par un groupe terroriste dans la région des Ath Ouabane au sud de Tizi-Ouzou, tous les citoyens, qui avaient cru un moment que le calme était vraiment revenu en Kabylie, où d'ailleurs même les fameuses excursions initiatiques qui se faisaient dans le temps vers le sommet de Lalla Khadidja, pendant sept mercredis de juillet et août, ont repris cet été au grand bonheur des amoureux de la nature et de la montagne, ont commencé à craindre le pire. C'est-à-dire le retour à la case départ. Pourtant, pendant près de deux jours, soit depuis lundi dernier, malgré l'inquiétude grandissante, malgré les appréhensions de certains, d'aucuns pensaient, surtout après le déploiement sans précédents des unités de l'ANP et les multiples barrages de la gendarmerie érigés un peu partout à travers les routes de montagne et même dans la vallée, du côté de M'chédallah, que la récupération du touriste français des mains de ses ravisseurs ne serait qu'une question d'heures. Il est vrai que la nouvelle nébuleuse islamiste, née dernièrement et se réclamant de Daech, n'est pas connue des citoyens, et personne ne pouvait prévoir ni sa réaction ni sa capacité de nuisance. Malheureusement, cette nébuleuse vient de signer son acte de naissance de la pire manière, d'une manière odieuse avec l'exécution de l'otage français, qui est venu aider ses amis algériens et les initier à l'alpinisme et autres sports de montagne. Mais les terroristes sans foi ni loi, en ont décidé autrement. Hervé Gourdel ne poursuivra pas son aventure, son œuvre caritative, «ne rentrera pas chez lui», comme il l'appréhendait sous forme de prémonition dans son dernier message écrit sur sa page Facebook à un ami en lui disant «si je rentre !». Cela étant, maintenant que ce qui devait arriver est arrivé, tous ceux que nous avons rencontrés ce mercredi soir, se sont montrés consternés par cette mauvaise nouvelle. Aussi, beaucoup avouent avoir maintenant des appréhensions après l'apparition de cette nouvelle nébuleuse islamiste affiliée à Daech ; ne sachant plus ni ses intentions, ni son projet et craignant le retour aux années noires du terrorisme aveugle qu'avait connu le pays durant les années 1990. Cependant et d'après nos sources, les éléments de l'ANP qui se sont déployés durant ces trois derniers jours, seront maintenus sur le terrain et tout porte à croire que la réunion de la commission de sécurité qui a lieu cet après-midi ici à Bouira en présence du commandant en chef de la gendarmerie, le général-major Boustila, le patron de la police, le DGSN Abdelghani Hamel, les deux chefs des secteurs opérationnels de Bouira et Tizi-Ouzou, ainsi que les commandants de la gendarmerie et les deux chefs de Sûreté de ces deux wilayas, la présence de tous ces responsables chargés de la sécurité porte à croire que la traque des groupes terroristes encore en activité et spécialement le groupe «Jund Al Khalifah», ancêtre de la phalange Al Houda qui vient de faire allégeance à Daech en signant son premier acte odieux avec l'exécution de l'otage français, va s'intensifier dans les prochains jours. Et selon toujours nos sources, la lutte sera menée sans merci jusqu'à l'éradication du groupe et tous les résidus terroristes encore actifs au niveau de la Kabylie.