Le mouvement national des gardes communaux libres qui accuse les pouvoirs publics de «détourner», voire de dévoyer» le combat de cette corporation qui a grandement contribué à la sauvegarde de la République, menacée qu'elle était par l'hydre islamiste, dit se préparer à une riposte à la hauteur de cette «trahison». M. Kebci - Alger (Le Soir) Et pour cause, cette organisation fait de la mémoire et de la noblesse de son combat ses mots d'ordre, au-delà des autres considérations matérielles et sociales. Une ligne directrice en déphasage d'avec celle de la Coordination nationale des gardes communaux. D'où, d'ailleurs, le clash entre le coordinateur national Hakim Chouaïb et son chargé de la communication, Aliouet Lahlou. Ce dernier, qui a donc mis sur pied le Mngcl, affirme préparer un grand congrès national qui aura lieu à Ifri Ouzellaguène, là où s'est tenu l'historique Congrès de la Soummam le 20 août 1956. Pour ce faire, notre interlocuteur parle d'intenses préparatifs pour ce qu'il qualifie «d'événement politique majeur» qui verra la participation, selon lui, de toute cette «famille qui avance», qui a sauvé la République du péril islamiste et qui se retrouve, summum du comble, en «marge» au nom de la «politique de réconciliation nationale». Quant à la date de ce congrès, le porte-parole du Mngcl, qui était hier mercredi en réunion de préparation à Azazga, dans la wilaya de Tizi-ouzou, dira que cette dernière sera arrêtée lors d'une prochaine réunion prévue à Bouira. Cela dit, Aliouet Lahlou n'a pas manqué l'occasion de «répliquer» à son ancien camarade de lutte, Hakim Chouaïb qui, la semaine écoulée, s'est dit incarner l'unique «représentant et légitime» des agents de la Garde communale, dans la lutte pour la satisfaction de revendications à caractère purement «social et professionnel», désavouant ainsi, «tous ceux qui sont motivés par des étrangers au corps de la Garde communale amenant des revendications à caractère politique pour que la confusion et le désordre prévalent par l'appel aux manifestations de rue et n'ayant pour seul objectif que celui de mettre en péril le processus de dialogue mené avec le ministère de l'Intérieur». Ce qui a fait sortir Aliouet de sa réserve en lui répliquant sèchement, regrettant de prime abord que ce coordinateur ait fait de cette catégorie un simple personnel d'une entreprise du fait de leur chômage, au lieu de développer ses idées pour recouvrer à cette catégorie tous ses sacrifices de même que tous ses droits professionnels». Et de l'accuser tout simplement d'avoir perverti le combat de la corporation», de devenir un «instrument entre les mains de l'administration pour faire passer sa démarche» et «d'étroitesse d'esprit». Ce qui fait que, poursuit notre interlocuteur, «il colle à ses camarades, qui ont opté pour une autre démarche revendicative, une étiquette politique alors qu'ils n'ont fait qu'affiner leur mouvement, faisant de la coordination un royaume et une propriété privée pour des appétits purement personnels, lui et ses pairs». Poursuivant son réquisitoire, le porte-parole du mouvement national des gardes communaux accuse Chouaïb de s'être fourgué dans «un dialogue à blanc puisque sans issue», estimant que les revendications des gardes communaux étaient «telles qu'elles ont été formulées». Et de parler de 50 000 agents atteints de maladies chroniques, dont 95% traînent des maladies mentales, 10 000 agents ayant rejoint les rangs de l'ANP sans avantages et sans prise en charge particulière, 18 000 autres sont répartis à travers les collectivités locales sans bénéficier de promotion, 65 000 agents qui ont bénéficié d'une pension exceptionnelle avec une augmentation dérisoire oscillant entre 200 et 800 DA. Ou encore les 35 000 éléments «injustement» radiés entre 1994 et 2006, en l'absence de toute réglementation. A cette «vraie» arithmétique, notre interlocuteur ajoutera les 4 686 gardes communaux morts au maquis ou assassinés, pour certains d'entre eux sauvagement, laissant derrière eux veuves et orphelins.