Comment demander l'équivalence de son diplôme ? Combien de temps cela prend-il ? Faut-il beaucoup de papiers administratifs ? Ce sont autant de questions que se posent les détenteurs de diplômes à l'étranger et qui cherchent à avoir leur équivalence en Algérie. Sur le Net et les différents réseaux sociaux, les commentaires et les tuyaux sont échangés... Le peu qu'on puisse dire, c'est que le constat est peu reluisant. Linda, émigrée en France J'ai entamé les démarches d'équivalence de mon doctorat français le 28 mars 2013. J'ai un dossier complet, il ne manque aucune pièce (j'ai un message du ministère qui atteste mes propos) ! Mais cela fait plus de 7 mois que mon dossier traîne. Au mois de décembre 2013, j'ai laissé tomber. Pourtant, je suis retournée en Algérie avec plein de projets en tête, et une grande envie de participer au développement de mon pays. J'avais plus de trois propositions d'embauche, mais en absence d'équivalence, mes dossiers de candidature sont systématiquement rejetés par la Fonction publique. Eh bien, sans équivalence, c'est comme si je n'avais pas de diplôme ! Résultat : j'ai perdu les postes. Au ministère, j'ai rencontré des gens qui attendaient leur équivalence depuis plus de deux années ! Pis encore, j'ai croisé un jeune homme qui a eu son équivalence mais le nom qui y figurait ne correspondait pas exactement à son nom officiel ou administratif (faute de frappe) et depuis 6 mois, il essaie de rectifier son nom sans succès. Je ne témoigne pas pour décourager les personnes qui veulent retourner au bled et y travailler, bien au contraire. Je souligne un grand problème, et je lance un appel aux concernés et à tout le mondecar à cause d'un service défaillant, l'Algérie perd des cadres hautement qualifiés. Zinou, émigré au Canada Je vous le dis franchement, je suis passé par le parcours du combattant pour avoir mon équivalence en 4 à 5 mois. Mais je préfère vous raconter une anecdote de mon ami qui résume à elle seule le fonctionnement de cette administration. Mon ami a déposé son dossier en ligne et après sept mois, il est rentré en Algérie. Et il est parti au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Sur place, on lui a signifié que son équivalence n'est pas encore prête et de laisser son numéro de téléphone pour qu'on l'appelle lorsqu'elle le sera. Alors, il a demandé à voir un responsable, leur disant qu'il refuse de quitter le service sans avoir son attestation d'équivalence. Il les a menacés qu'il viendra chaque jour jusqu'à ce qu'on lui remette l'attestation. Vous savez ce qui s'est passé !? Après une attente de 3 heures, il a été appelé en lui disant que l'attestation était prête déjà depuis un certain temps et elle lui a été remise ! La leçon à retenir est que pour régler ses affaires, il faut se battre et ne pas se laisser faire. Bonne chance... Zineddine, émigré au Canada A l'intitulé de notre enquête-témoignage, Zineddine a voulu partager son expérience et tous les tuyaux qu'il a pu cumuler pour obtenir son équivalence. «En Algérie, tout ne fonctionne pas parfaitement et pour faire mon équivalence, j'ai rencontré plusieurs problèmes. Pour faire éviter ces obstacles à de futurs candidats à l'équivalence, j'aimerais partager quelques conseils avec eux. Pour faire l'équivalence, il faut maintenant passer d'abord par internet, allez au site web du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique «www.mesrs.dz», formalité en ligne, inscrivez-vous et ouvrez un compte. Par la suite, vous devez transmettre tous les documents exigés à travers ce compte.» Mohamed, immigré au Liban Etant arabophone non francophone ou anglophone, j'ai tout naturellement décidé de poursuivre mes études supérieures au Moyen-Orient et de trouver un emploi. Cette région du monde m'a toujours fasciné de par son histoire et sa richesse culturelle. Lorsque j'ai émigré au Liban, j'ai pu constater que les universités publiques n'étaient pas nombreuses par contre celles privées l'étaient beaucoup plus et mieux loties. J'ai donc opté pour une université privée et prestigieuse. Après quatre années d'émigration, j'ai décidé de rentrer au pays et tout naturellement j'ai procédé à la procédure d'équivalence de mon diplôme. J'ai dû faire des allers-retours durant deux années. La raison : «L'université dans laquelle j'ai étudié n'est pas reconnue en Algérie car non agréée dans le pays d'origine. Mon conseil est qu'il faut s'assurer de la liste des universités reconnues en Algérie avant d'entamer ses études à l'étranger.»