L'opposition, regroupée au sein de l'instance de suivi et de la concertation issue de la conférence sur la transition démocratique du 10 juin dernier, se met à l'épreuve sur laquelle elle est fortement attendue, celle du terrain pour faire admettre son leitmotiv de transition démocratique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les acteurs composant cette entité mise sur pied le 10 septembre dernier au siège national du RCD, se sont mis, pour certains d'entre eux, dans le bain, dans l'attente que les autres en fassent de même. Il s'agira pour le RCD, le MSP, Jil Jadid, FJD, Nahda, Islah, UFDS et autres personnalités regroupées qui au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), qui au sein du pôle des forces du changement (PFC) de vulgariser au mieux les concepts des libertés et de la transition démocratique à même de les faire admettre et adopter par le petit peuple sans quoi ils resteraient deux slogans creux. Une nécessité, un impératif retenu d'ailleurs parmi les 11 recommandations de la conférence de Zéralda du 10 juin dernier. Et c'est, d'ailleurs, tout l'enjeu sur lequel cette opposition «frondeuse» est attendue aussi bien du pouvoir et ses relais que de partis se réclamant du même bord de l'opposition. C'est ainsi que bien des membres de cette ISC ont d'ores et déjà entamé ce travail de proximité à l'image du MSP et de Jil Jadid, les autres sont appelés à leur emboîter le pas prochainement, occupés qu'ils sont, à des activités purement «domestiques». Le premier a même élaboré un menu s'étalant sur 8 jours et entamé vendredi dernier par une conférence nationale autour des réseaux sociaux, avant que son président, Abderrazak Mokri, n'entame une virée l'ayant mené avant-hier samedi, à Mascara puis Mostaganem, et hier dimanche à Aïn-Témouchent. Aujourd'hui, il sera à Sidi-Bel-Abbès puis demain à Tlemcen. A chacune de ses escales, Mokri a un seul menu : des rencontres avec les élus, les cadres et les militants du mouvement et des contacts directs avec les populations à travers des sorties de proximité que ce soit dans les cafés ou autres espaces publics. Une stratégie adoptée également par Jil Jadid et dont, d'ailleurs, son président dit la plus grande efficacité. «C'est beaucoup mieux qu'un meeting ou une rencontre-débat où l'échange des points de vue est restreint à la seule assistance. Tout le contraire de ce que permet la rue ou le café et l'épicier du coin où le contact est possible avec toutes les franges sociétales», affirmait hier Soufiane Djillali qui remerciait ironiquement l'administration locale de la ville de Khemis-Miliana, dans la wilaya de Aïn-Defla, de lui avoir refusé la demande d'autorisation d'une salle pour les besoins d'une rencontre. Car pour lui, la sortie de proximité faite dans les rues et les cafés de cette ville a été beaucoup plus rentable tout comme ce fut le cas le lendemain à Oran. «Les gens étaient réceptifs aux thèses sur les libertés et l'impératif d'une transition démocratique que nous avions développées, eux qui ne cessent de parler de hogra, de passe-droit et autres vicissitudes qui rythment leur quotidien», poursuivait-il. Le patron de Jil Jadid, qui dit organiser une activité chaque week-end, tiendra samedi prochain à Alger une conférence thématique avant de se rendre à Annaba et Batna. Du côté du pôle des forces du changement, partenaire au sein de l'instance de suivi et de concertation, on adopte la même stratégie. A l'image de l'UFDS (Union des forces démocratiques et sociales) qui a élaboré un menu dont le coup de starter sera donné à partir de Mostaganem, le week-end prochain. pour son secrétaire général, Noureddine Bahbouh, «il n'est pas question de nous presser» car il faudra, selon lui, «prendre tout le temps qu'il faut pour que la mayonnaise puisse prendre». Car il sera question de prendre en compte la disponibilité des militants, des cadres et des simples citoyens mais surtout des relais d'opinion au sein de la société. Et de préciser qu'à chacune de leurs sorties, les leaders partisans seront accompagnés, au besoin et selon leur disponibilité, de personnalités partageant les mots d'ordre des libertés et de la transition démocratique.