«Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il a la rage.» Ce proverbe exprime bien l'état d'esprit des rédacteurs de la réponse de la FAJ, suite à ma lettre du 21/08/2014 où j'ai pris soin d'énumérer les vraies raisons qui ont motivé ma démission du poste d'entraîneur de l'équipe nationale juniors de judo et que l'on veut passer sous silence. Par cet article qui pèche par le manque flagrant d'objectivité, j'apprends en effet que je n'ai pas démissionné. Apparemment, même ma démission dérange... et je découvre pour la première fois qu'il a été mis fin à mes fonctions alors qu'à ce jour, je n'ai rien reçu d'officiel afférant à cette décision. Les termes utilisés pour, semble-t-il, «éclairer» l'opinion publique traduisent bien le climat d'intrigue et de mauvaise foi ayant entouré ce limogeage qui, soit dit en passant, ne saurait nullement nuire à mon image. Cette image, que j'ai forgée par le travail et l'engagement avec le concours précieux de beaucoup de personnes dignes et honorables, m'impose aujourd'hui de réfuter dignement l'arbitraire et l'inimitié qui accompagnent ce fait accompli. Cette même image, fruit de mon éducation, m'interdit de répondre à l'insulte par l'insulte. Toutefois, loin de vouloir polémiquer, mon devoir me dicte cependant de réagir à mon tour pour éclairer la famille sportive et l'opinion publique sur cette triste affaire. Toutes les accusations dont on veut me charger sont infondées : -Exposer les anomalies qui déstabilisent la gestion des équipes nationales ne doit pas être interprété comme une diffamation ou subversion. Au contraire, tout responsable qui désire bien faire doit accepter la critique constructive au lieu d'y voir une menace et réagir avec angoisse. -L'allusion malintentionnée à mon comportement relationnel avec mes supérieurs est des plus gratuites. De quels manquements parlez-vous ? Qui a manqué de respect à l'autre ? Comment expliquez-vous le mépris et la marginalisation des entraîneurs dans la gestion des équipes nationales, la préparation des stages qui souffrent d'irrégularités et d'imprévus ? Ce bricolage érigé en système de gestion perturbe grandement notre travail d'entraîneurs. Devait-on le subir indéfiniment sans jamais le dénoncer ? -Concernant le stage de Tikjda, j'ai le regret de vous rappeler que vous ne m'avez jamais envoyé de convocation à laquelle vous prétendez que j'ai opposé un refus sous prétexte que j'ai préféré prendre des vacances... Quel Algérien aurait l'idée de prendre des vacances en plein mois de Ramadhan ? N'aurait-il pas été plus convenable de me convoquer pour connaître les vraies raisons de mon absence ? Et même si c'était le cas, pourquoi cette précipitation à me limoger au lieu de m'interpeller ou, au pire, me traduire en conseil de discipline ? Que signifie ce limogeage qui ne m'a même pas été notifié en bonne et due forme ? Que cache cette peur de m'affronter ? -Quant au climat qui règne au sein de la fédération et que vous qualifiez de serein et convivial, je me contenterai, sans rentrer dans les détails, de citer un seul fait grave qui me rappelle le flou entourant mon départ : Un nombre inconcevable de personnes se sont succédé bizarrement à de différents postes techniques et administratifs de la FAJ. En effet, depuis votre élection à la tête de la fédération à ce jour (seulement 18 mois), si ma mémoire est bonne, toutes les personnes nommées ci-dessous ont quitté leur poste : Quatre (4) secrétaires généraux : MM. Naoui, Sahoui, Aït Dib et Amalou. Deux (2) directeurs techniques nationaux : MM. Boutabcha et Amalou. Onze (11) entraîneurs nationaux : MM. Moussa, Rabahi, Laâoud, Boutabcha, Oukil, Charef Boussebt, Temar, Benhizia, Malek et moi-même. Tous les secrétaires (sans exception) : Sabah, Rafika, Yazid, Naïma, Sihem, Samira et Rachida (Allah yarhamha). Comment expliquer un tel défilé ? S'agit-il de démissions en série ou de limogeages pour des raisons similaires à ce stage de Tikjda ou ont-ils préféré prolonger leurs vacances du Ramadhan ? Est-ce que vous avez également passé sous silence leur départ pour ne pas nuire à leur image ou plutôt à la vôtre...? Je suis, par ailleurs, déçue de constater votre intention de m'intimider en me reprochant un manque d'humilité et de modestie. D'autre part, je prends acte de votre indifférence totale face à ma lettre explicative à ma démission que je vous ai adressée le 21/08/2014. En effet, vous n'avez daigné me répondre qu'après publication de ma lettre dans la presse le 22/09/2014, soit un mois après. Je dirai pour terminer que ce malheureux constat ne me laisse pas indifférente. Il suscite en moi une profonde inquiétude pour l'avenir du judo algérien.