Un gouvernement sans chef d'orchestre. C'est le sentiment qu'a Louisa Hanoune qui dénonce l'absence d'homogénéité dans la politique gouvernementale. Elle s'étonne des contradictions entre les décisions prises en Conseil des ministres et les déclarations des ministres qui apportent la preuve qu'il n'y a pas de «boussole politique». Nawel Imès - Alger (Le Soir) Qu'il s'agisse de l'adhésion à l'OMC ou de la disposition 49-51, le gouvernement ne parle pas d'une même voix, déplore la première responsable du parti des travailleurs. Hanoune en veut pour preuve les contradictions au sujet des grands dossiers économiques et les propos des ministres qui ne sont pas toujours en adéquation avec des décisions prises en Conseil des ministres. C'est le cas du ministre de l'Industrie qui, dit-elle, une fois affirme qu'il n'y aura aucun changement possible dans la règle 49-51 puis revient à la charge pour parler de flexibilité de cette mesure. Idem pour l'adhésion à l'OMC. Le ministre du Commerce, dit-elle, n'en est pas à sa première contradiction à ce sujet apportant une fois de plus la preuve que ce gouvernement agit sans «boussole politique». Hanoune se dit en droit de s'interroger sur qui décide dans ce gouvernement, se demandant si chaque ministre jouissait de sa propre souveraineté puisque, observe-t-elle, le Conseil des ministres trace les grandes lignes avant que le champ ne soit visiblement ouvert pour que chaque ministre agisse à sa guise. Même constat au sujet de la loi sanitaire et du code du travail. Le Parti des travailleurs, qui n'a pas caché son opposition à ces deux textes, a appelé à leur retrait pur et simple. Si Sellal a rassuré Hanoune en lui affirmant que le code du travail n'avait pas encore d'existence officielle, car n'ayant pas encore fait l'objet d'examen, et que ce dernier soit mis de côté depuis peu, la secrétaire générale du PT s'interroge sur les intentions de ceux qui ont sorti des tiroirs des textes qui remettent en cause des acquis. Hanoune est également revenue à la charge pour se demander que sont devenues les promesses au sujet des réformes politiques faites par le président de la République.