Entamée au mois de février dernier, la compétition de la Champions League africaine connaîtra son épilogue samedi soir, à l'issue d'une rude concurrence qui a propulsé l'Entente de Sétif et le Vita Club pour l'octroi du titre. Le stade Tchaker de Blida aura donc l'honneur d'accueillir les deux meilleures équipes de l'épreuve pour une dernière explication devant désigner l'heureux vainqueur du trophée 2014, celui de la 18e édition de la Ligue des Champions de la CAF. L'ESS, avec un nul avantageux ramené de Kinshasa (2-2) part largement favori. Ce sera alors un come-back vieux de 26 ans, où elle avait réussi, en 1988, à remporter cette même épreuve, sous son ancienne appellation, avec brio, après avoir pris le meilleur sur l'équipe nigériane d'Iwanwanyu. Aujourd'hui, la ligne droite est déjà entamée et les camarades d'Akram Djahnit sont à pied d'œuvre. Ils le sont avec la ferme intention de se présenter le samedi au stade Tchaker de Blida avec les atouts les plus opérants. Retranchés dans leur retraite du Centre technique nationale de la FAF à Sidi Moussa, les Aigles noirs préparent dans la quiétude leur finale retour de la Ligue des Champions. Un seul leitmotiv : mettre tout en œuvre pour remporter le trophée. Les joueurs savent donc ce qu'ils auront à faire pour l'emporter face à Vita Club, aussi irrésistibles à l'extérieur. Kheïreddine Madoui, le jeune entraîneur algérien, accordera au cours de cette semaine une attention particulière à l'aspect tactique. UN EVENTAIL DE CHOIX La présence de joueurs aux dispositions rassurantes permet d'espérer un bon rendement, surtout dans le domaine de l'efficacité. Lagraâ, Zerara, Younès et Djahnit, tous ces joueurs de l'entrejeu sont les plus visés dans cette opération de succès. «Nous avons réussi un bon résultat à Kinshasa en ramenant un nul avantageux. Mais le plus important devra être réalisé ce samedi. Nous sommes motivés, car l'équipe possède les moyens offensifs pour réaliser l'objectif», a souligné le gardien Khedaïria. L'éventail de choix pour la constitution d'un entrejeu complémentaire et efficace est grand, d'autant que l'émulation se fait de plus en plus sentir pour l'ensemble. A ce sujet, Mohamed Lagraâ a souligné que «toute la famille de l'Entente est mobilisée pour cette finale. Nous sommes prêts techniquement, physiquement et psychologiquement. Cependant, il faut être sur ses gardes». Le groupe possède à notre sens la personnalité pour tenir en respect ces valeureux adversaires congolais et surtout poser son jeu. «Nous avons assez d'expérience. Nous avons des joueurs doués pour remporter cette Coupe africaine», a affirmé Zé Ondo. Dix-huit joueurs mettent donc le paquet pour être en meilleure forme possible. Madoui aura, cette fois, à sa disposition tout son effectif. Il reste que les options existent et il faut juste veiller à aligner la formation la plus compétitive, la plus équilibrée possible. Il faut, en effet, que les nerfs résistent à la forte pression de ce match décisif et là, c'est une question de force de caractère. Sur ces points, l'Entente a souvent démontré qu'elle était suffisamment aguerrie à ce genre de rencontres. Le réalisme, l'esprit offensif des joueurs, la volonté de vaincre, et l'expérience sont des arguments valables à la veille de la finale retour. ETRE PRET MENTALEMENT Mais à côté de la préparation physique, technique et tactique de cette rencontre, les responsables sétifiens n'ont pas oublié un côté essentiel : la préparation psychologique. Certes, le résultat réussi à Kinshasa place les camarades de Mellouli en bonne posture. Cependant, le plus difficile reste à faire et un trophée n'est gagné qu'après le coup de sifflet final de l'arbitre. Aussi, il ne s'agit pas de faire de faux calculs. Dans ce contexte, la meilleure tactique c'est de marquer plus de buts que l'adversaire. LA VIGILANCE EST DE MISE Mais l'ESS aura à se méfier de son vis-à-vis avec une tactique qui accorde la priorité au marquage et à la défense haute. L'AS Vita Club qui dispose de joueurs au talent confirmé, n'évoluera pas, en victime résignée d'autant qu'il est encore animé d'espoir et d'ambition. Plus, cette équipe congolaise malgré le faux pas à domicile, demeure une formation très dangereuse, et la victoire acquise face au CS Sfax au stade Taieb-M'hiri lors de la demi-finale est encore vivace et démontre clairement la force des Congolais à l'extérieur. L'entraîneur du Vita Club, Florent Ibengue, a été très explicite après la rencontre de Kinshasa «Vita Club vendra chèrement sa peau à Blida. Rien n'est encore joué. Nous gardons intactes nos chances de remporter le trophée et c'est ce que nous ferons en Algérie. Nous allons nous donner à fond et jouer le tout pour le tout afin de rentrer à la maison avec la coupe. Mon équipe sait bien jouer à l'extérieur. Donc, c'est à Blida, loin de la pression, que mes joueurs savent le mieux s'exprimer. Vita Club a deux visages. Vous avez vu, à l'aller, le plus sombre. J'espère que vous verrez son meilleur visage samedi prochain». Les Sétifiens sont donc avertis. GROSSE ENVIE DE SE SURPASSER Personne ne souhaite s'avancer, car tout reste à jouer. Certes, en cas de victoire, l'ESS pourrait écrire une nouvelle page de son histoire, mais tout dépendra de ce qu'elle est capable de réussir dans le jeu. C'est un match difficile face à un adversaire alliant technique et rigueur physique, mais elle a une grosse envie de tout donner dans sa finale africaine. Au-delà de tous les atouts plaidant en leur faveur, les joueurs sétifiens doivent, répétons-le, garder les pieds sur terre et ne ménager aucun effort pour atteindre leur objectif. L'Entente dispose de qualités de rigueur associées à l'ambition de la nouvelle vague des Djahnit, Khedaïria, Belameïri. Ceci pour dire que l'ESS a les moyens de défendre sa chance et d'honorer le football algérien et remporter cette coupe après vingt-quatre ans de disette. ENGOUEMENT DES SUPPORTERS Rien n'est laissé au hasard pour attaquer le match retour avec un maximum de chances de réussir. Dès hier matin, des centaines de supporters se sont agglutinés devant les guichets du stade du 8-Mai-45 de Sétif pour se munir des billets, sésame obligatoire pour assister à la finale retour de la Ligue des Champions d'Afrique prévue samedi au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Alors que le centre-ville de Sétif s'est transformé en un immense bazar à ciel ouvert où les supporters font leurs emplettes en fanions, banderoles, maillots, et drapeaux aux couleurs nationales et celles du club. Car samedi, l'ESS ne représentera pas seulement la région de Sétif, mais l'Algérie toute entière. Cet engouement extraordinaire laisse présager que le match se jouera jeudi à guichets fermés. L'apport d'un public nombreux et inconditionnel, venant des quatre coins du pays, constituera certainement un grand stimulant qui ne manquera pas d'avoir un impact positif sur les joueurs. Ceux-ci, en stage bloqué depuis lundi au centre de préparation technique de la FAF, participent à toute une panoplie d'une préparation planifiée. Attentifs et extrêmement motivés, les coéquipiers de Demou n'attendent que le jour de la rencontre. Tout s'annonce donc sous les meilleurs auspices et il ne reste plus aux joueurs qu'à consentir les efforts nécessaires avec autant de générosité que de prudence pour que le trophée vienne garnir la vitrine du club sétifien. Certes, la tâche ne sera pas facile, mais il faut y croire car la foi soulève les montagnes.