Quelle différence y a-t-il entre la transition démocratique prônée par la CNLTD et le consensus national porté par le FFS, quand les deux options se rejoignent sur la conviction que les deux ne peuvent se concrétiser qu'avec le pouvoir en place ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO), issue des recommandations de la première conférence nationale pour la transition démocratique, le 10 juin dernier, initiée par la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, et fruit d'un long processus de contacts et de conciliabules entre nombre de chefs de partis et de personnalités nationales et d'acteurs associatifs et syndicaux est on ne peut plus claire. Dans son appel au peuple algérien l'invitant à l'accompagner dans la matérialisation de son mot d'ordre de transition démocratique, avant-hier dimanche, cette entité parle d'un «défi historique relevé, celui de favoriser la formation de convergences entre toutes ses composantes autour d'un programme fondé sur les valeurs de "liberté et de justice", dans le seul objectif de sortir l'Algérie de sa crise et d'organiser avec le pouvoir politique une transition consensuelle, graduelle et pacifique». Avant cela, faudrait-il construire un «nouveau rapport de force», à même de peser dans la négociation avec le pouvoir. C'est en tout cas la conviction des membres de l'ISCO dont le président du RCD, pour qui «il viendra le jour où il faudra discuter avec le pouvoir réel autour d'un projet bien défini dès le départ».Et le vieux front de l'opposition adopte le même mot d'ordre de «transition démocratique inclusive», autrement dit avec l'association du pouvoir dans le processus y inhérent. Sauf que le FFS, qui, soit dit en passant, a pris part à la conférence de Zéralda avant de prendre ses distances vis-à-vis de la CNLTD, a préféré l'emballer autrement en l'intitulant «reconstruction du consensus national». Un projet pour les besoins duquel, d'ailleurs, il a entamé depuis trois semaines, des contacts bilatéraux avec les chefs de partis, des personnalités et des acteurs de la société civile et syndicale. Un processus auquel se sont adonnés les membres de la CNLTD depuis des mois déjà avant de se doter d'une plateforme adoptée le 10 juin dernier, avec l'adhésion de nouveaux acteurs politiques, associatifs et syndicaux et des personnalités nationales. Mais où se situe donc la pomme de discorde entre le FFS et le reste de l'opposition ? S'agit-il de l'éternelle lutte de leadership qui a, de tout temps, plombé toute initiative d'union de l'opposition ? «La Conférence de Mazafran a tenu le pari d'unir l'opposition politique, pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, «pas autour d'une démarche partisane ou idéologique», se défend en tout cas l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO). Et le président de Jil Jadid ira plus loin dans son explication, lui pour qui l'initiative du FFS est une «action planifiée pour détruire l'opposition dans son action unifiée». Soufiane Djilali estime que le vieux front de l'opposition a été tout simplement «manipulé», à l'effet, selon lui, de «troubler l'opinion publique» qui se dira, au final, que «l'opposition c'est toujours la même chose, ils ont toujours un problème de leadership, ils se bagarrent entre eux, et ne s'entendent sur rien».