La démarche du FFS s'éclaircit aux yeux de la CNLTD : «Après l'échec des consultations politiques autour de la révision de la Constitution, le pouvoir entend, par des procédés tortueux, induire l'opposition dans de nouvelles consultations inutiles, lancées récemment.» Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, dont certains partis et personnalités membres ont accueilli le FFS, ces derniers jours, s'exprime pour la première fois et d'une manière tranchante, sur les consultations lancées récemment par le vieux parti de l'opposition. La CNLTD, qui s'est réunie ce jeudi à Alger, pour étudier les nouvelles mutations enregistrées sur la scène politique nationale, sort avec une conclusion somme toute accusatrice : «Le FFS joue le jeu du pouvoir.» Rendu public dans la même journée, le communiqué sanctionnant la rencontre appelle à la vigilance : «Il faut se méfier de ces consultations, et surtout veiller aux acquis issus de la conférence de la CNLTD, à Mazafran.» La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, qui jusque-là semble avoir accordé le bénéfice du doute, fait désormais une lecture sans ambiguïté de la démarche du FFS : «Après l'échec des consultations politiques autour de la révision de la Constitution, le pouvoir entend, par des procédés tortueux, induire l'opposition dans de nouvelles consultations inutiles, lancées récemment.» Jil Jadid pousse le bouchon plus loin ! Contacté, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui a pris part à la réunion, n'y est pas allé avec dos de la cuillère pour apporter davantage d'éclaircissement : «Le communiqué a été publié après la rencontre entre le président du MSP, Abderrezak Mokri, et l'instance dirigeante du FFS. Nous avons voulu les écouter pour mieux comprendre le fond de leur démarche. Il s'est avéré que ce parti n'avait rien à proposer, sinon de carément effacer ce qui a été fait par la CNLTD jusque-là, pour tout recommencer à zéro, en incluant les partis au pouvoir. Nous avons alors compris que c'est une initiative de la périphérie du pouvoir.» Il considère, à ce propos, que la «manœuvre» du FFS est on ne peut plus claire, «une façon de discréditer l'opposition et annuler la plateforme sur les libertés et la transition démocratique». Enfin, Sofiane Djilali, qui affiche sa «déception» de voir «un parti tel que le FFS se prêter à un tel jeu», voit en ces nouvelles consultations «une manière de discuter la répartition de la rente».