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Les choses de la vie
30 millions de Chinois et moi et moi et moi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 11 - 2014


Par Maâmar Farah
[email protected]
L'incroyable est arrivé ! C'était en 1993. Les autorités réussirent cette opération impossible, étonnante, absolument ahurissante, de changer près de 30 millions d'Algériens par autant de Chinois ! Oui, vous lisez bien que tout un peuple habitant l'Afrique du Nord, d'origine berbère, arabisé et islamisé, a été remplacé, dans un territoire connu sous le nom d'Algérie, par une petite tribu de l'Est Turkestan, venue du district de Shing Yang. Ces trente millions de Chinois n'avaient pas de problème d'adaptation puisqu'ils venaient d'une région steppique et pratiquent l'Islam. Quant aux Algériens, ils s'installèrent à Honk Kong et purent pratiquer le trabendo à leur aise. Beaucoup d'entre eux réussirent très bien dans les affaires et furent cités dans le monde entier comme des exemples de succès professionnel et social. On se les disputait dans les soirées de la jet-set à travers les fêtes branchées de tout le Sud de la Chine.
Quant aux Chinois qui devinrent donc Algériens, ils furent confrontés, dès leur arrivée, à l'épineux problème du terrorisme, une espèce de sport de combat qu'ils ne connaissaient pas encore ! Le grand maître Rou H'tra Ouah, connu pour avoir enseigné le kung-fu au grand acteur Chou F'leur, fut désappointé par les pratiques des GIA, une organisation dont il n'avait pas entendu parler jusque-là et qui semblait imprégnée des valeurs d'une certaine Mah Choucha, impératrice ayant régné sur l'Empire du Milieu au septième siècle et qui avait la particularité d'égorger elle-même les opposants qui éternuaient en sa présence ! Donc, maître Rou H'tra Ouah comprit très vite qu'il fallait former la petite communauté des trente millions de nouveaux Algériens, aux sports de combat et à la résistance, afin de les rendre capables de faire face aux assauts répétés des membres du GIA qui descendaient de temps à autre de leurs montagnes pour zigouiller quelques familles fraîchement installées.
Mais le grand mérite des Chinois fut de maintenir l'Algérie en marche. De 1993 jusqu'en 1999, ils purent assurer les services publics, organiser la vie de leurs concitoyens, faire rouler l'économie et éviter l'effondrement de l'Etat. C'était l'époque où un autre seigneur de guerre, formé par la branche radicale de la CIA (Club d'Instruction et d'Autodéfense), s'était intéressé à notre pays. Connu sous le nom de guerre de Bien La Dent – un patronyme que les Chinois trouvaient bien sympathique –, il était venu au Maroc et avait séjourné quelque temps dans une grande ville du royaume voisin pour assurer le financement et l'approvisionnement en armes des gars du GIA. Les Chinois devenus Algériens avaient puisé dans leurs traditions de lutte et de résistance populaires les ressources nécessaires pour éviter que la guérilla terroriste ne prenne le pouvoir par la force.
Les Chinois purent sauver l'Algérie et la République ! C'est grâce à leur héroïsme que ce pays ne sombra pas dans le chaos ! Les trains continuaient de rouler et tous les Chinois d'Algérie étaient fiers de voir ces cheminots battre le pavé dans les aubes incertaines de nos villes et villages pour rejoindre leurs postes de travail. Ils répondaient présents pour conduire les trains dans les régions dangereuses, de jour comme de nuit, permettant aux voyageurs et aux marchandises d'arriver à bon port. Ils n'avaient peur de rien ! On peut les considérer comme des héros et personne n'a le droit aujourd'hui de dire que les Chinois travaillent moins que les Algériens !
Nous sommes fiers de rappeler la grande abnégation et le sens du dévouement de ces centaines de milliers de travailleurs chinois qui ont continué à rejoindre leurs lieux de travail pour permettre aux familles et aux entreprises d'avoir de l'eau, de l'électricité et du gaz ! Ces Chinois qui ont bravé le danger pour permettre à la vie de continuer, à un moment où certains ne trouvèrent pas mieux que de fuir du pays, méritent notre considération et le respect de toute la communauté nationale et personne n'a le droit de dire que les travailleurs chinois sont des fainéants ! Nous avons la chair de poule à chaque fois que le souvenir de ces héroïnes, mortes à la fleur de l'âge, est ravivé par le souffle d'un nouveau printemps. Certaines avaient continué à refuser le hidjab qu'on voulait leur imposer par la force, d'autres ne voulurent pas quitter la police ou l'enseignement. Braves Chinoises, on vous doit tant ! C'est grâce à vous que nos écoles, collèges et lycées ont continué à fonctionner, malgré les bombes, le sabotage et les assassinats. Et que dire de ces institutrices qui ont maintenu leurs petites écoles rurales en vie, ces centres du savoir éloignés de tout et qui constituaient une cible facile pour les GIA ?
Partout, dans les villes et les villages, les travailleurs, les cadres, les soldats, les gendarmes, les policiers, les patriotes et les groupes d'autodéfense s'opposèrent avec bravoure aux plans de destruction massive des terroristes. Dans les usines où les ouvriers assuraient coûte que coûte la production, les tours de garde nocturne étaient confiés à des volontaires dont beaucoup ne sont plus parmi nous, victimes d'attentats, d'explosions et d'incendies criminels ! Ces Chinois sont morts pour que l'économie ne sombre pas ! Nous irons déposer des gerbes de fleurs sur leurs tombes et nous amènerons nos gosses visiter ces lieux de travail, symboles de la résistance et de l'héroïsme ; et nous espérons que les nouveaux patrons ne s'opposeront pas à ce genre de commémorations !
Et ces journalistes chinois tombés au champ d'honneur parce qu'ils refusèrent de se plier aux injonctions des nébuleuses islamistes dont certaines pavoisent aujourd'hui à la périphérie du pouvoir ! Et ces ouvriers des imprimeries ! Ces Chinois émérites qui assurèrent la parution des journaux sans interruption de 1993 à 1999 et qui furent présents chaque nuit sur le front du devoir ! Travaillant dans des conditions pénibles, en butte à mille difficultés, ils pouvaient périr chaque soir, mais gardaient le moral et l'espoir ! Vous êtes notre fierté, travailleurs des quatre sociétés d'impression publiques ! Et dire qu'on traite les travailleurs chinois de paresseux !
Aujourd'hui que tout cela est passé et que les Chinois peuvent enfin découvrir cette contrée qui va de la Méditerranée au Sahara et qui constitue désormais leur nouvelle patrie, aujourd'hui que la tempête n'est plus qu'un souvenir, certains Algériens veulent revenir de la Chine lointaine pour profiter des richesses de ce pays que la petite communauté originaire de Shing Yang a gardé bien au chaud pour eux ! Et ce n'est pas tant cela qui fait mal aux ouvriers chinois qui ont sauvé l'Algérie de 1993 à 1999 ! Ce qui les démoralise et les fait désespérer de leur jeune pays, c'est ce nouveau discours qui consiste à dévaloriser leur travail, à les traiter d'apathiques et d'amorphes et à minimiser leur rôle primordial dans la sauvegarde de l'Etat et de l'Algérie républicaine ! Ce manque de considération prend une tout autre tournure quand il se fait avec la bénédiction de l'UGTA. C'est quoi encore cette organisation ?
Rassurez-vous, elle ne fait de mal à personne et ne s'occupe que de meubler les sempiternelles réunions qui cherchent encore, 52 années après l'indépendance, la voie du développement économique !


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