Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ouled Salek a qualifié hier, de «suicidaire» le dernier discours du roi du Maroc Mohamed VI. Le diplomate a aussi lancé un énième appel au Conseil de sécurité des Nations-Unies à intervenir pour régler le conflit du Sahara occidental. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministre des Affaires étrangères sahraoui a animé hier une conférence de presse au siège de la RASD à Alger pour répondre aux déclarations du roi du Maroc qui a affirmé dans son dernier discours du 6 novembre dernier, entre autre, que «le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps». Mohamed Salem Ouled Salek a tenu d'abord à faire un rappel d'une mise au point : «Le Maroc est un pays colonisateur qui occupe les territoires sahraouis depuis plus de quarante ans.» Ouled Salek estime qu'à travers son discours, le roi défie, encore une fois, la communauté internationale et fait fi des résolutions des Nations unies qui reconnaîssent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ce discours que le ministre des AE sahraoui qualifie de «suicidaire» a, poursuit-il, «mis fin à la crédibilité de certaines parties, (qui siègent ou pas au sein du Conseil de sécurité de l'ONU), qui tentent d'induire en erreur l'opinion internationale en faisant croire que la partie marocaine coopère pour trouver une solution au conflit sahraoui sans violence». Le conférencier estime que la réponse «rapide» des Nations unies qui réaffirme que l'envoyé spécial des Nations unies, Christopher Ross, doit entamer sa visite dans la région est de bon augure. Cependant, prédit-il, «on avance vers une confrontation très grave entre le Conseil de sécurité de l'Onu et le Maroc qui refuse toujours la poursuite des négociations avec l'envoyé onusien». Le diplomate qui estime que «la balle est dans le camp du Conseil de sécurité des Nations unies» met cette organisation devant sa responsabilité et exhorte le Conseil de sécurité des Nations unies «à régler au plus vite cette question de colonisation et de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination». Dans le cas contraire, menace t-il, «c'est au peuple sahraoui d'arracher son autodétermination avec tous les moyens possibles dont la lutte armée». Selon l'intervenant «si la communauté internationale n'agit pas à temps pour ramener le Maroc à la raison, les Sahraouis vont se défendre et sont prêts à mener différentes batailles». Pour M. Mohamed Salek, «quelqu'un doit bouger et si ce n'est pas les Nations unies alors ce sera le peuple sahraoui». Le ministre qui défie le Maroc d'aller vers un référendum, estime, par ailleurs, avoir donné assez de temps pour l'organisation des Nations unies pour régler le conflit pacifiquement et laisser le peuple sahraoui exercer son autodétermination.