La présidente du Centre Robert F. Kennedy pour la Justice les droits humains, a adressé une lettre au Secrétaire d'Etat américain à quelques jours de sa tournée au Maghreb. Kerry Kennedy demande à John Kerry d'inscrire la question des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé comme une priorité diplomatique pour le gouvernement américain. La Fondation Kennedy n'a pas attendu longtemps pour réagir aux dernières accusations du roi. Kerry Kennedy, présidente du Centre Robert F. Kennedy pour la justice les droits humains, a saisi, jeudi, le Secrétaire d'Etat américain pour lui demander de faire pression sur le Maroc afin qu'il respecte ses engagements. «Nous vous écrivons au sujet de votre visite diplomatique au Maroc le 7 novembre ainsi que la prochaine visite du roi Mohammed VI à Washington le 13 novembre. Nous croyons qu'il est impératif que le dossier des droits humains sahraouis se doit d'être une priorité diplomatique pour le gouvernement américain. Comme vous le savez, le Sahara occidental a été occupé par le Maroc depuis 1975, en dépit du fait que les Nations Unies et la grande majorité des pays n'ont jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur la région. Le référendum permettant au peuple sahraoui d'avoir la possibilité d'exercer son droit à l'autodétermination a été promis en 1991 par le Maroc et la communauté internationale et à ce jour, cette promesse n'a pas été respectée», écrit Kerry Kennedy. La responsable de cette fondation rappelle au Secrétaire d'Etat qu'il connaît parfaitement la situation des populations civiles sahraouies. «Nous avons tous les deux visité le Sahara occidental dans les camps de réfugiés en Algérie où des milliers de Sahraouis vivent en exil. Nous avons écouté les témoignages de première main sur de nombreuses violations des droits humains commises par l'Etat marocain. Nous avons entendu des rapports directs de nombreuses victimes sahraouies sur les disparitions forcées, la torture, les arrestations arbitraires, la brutalité policière, l'intimidation, la surveillance et les coups. Ces exactions se poursuivent sans relâche, en partie, parce qu'il n'y a pas de groupe ou mécanisme international sur le terrain pour surveiller les violations. Outre les violations actuelles des droits des Sahraouis, de nombreux crimes du passé demeurent non résolus. Récemment, des tombes communes des victimes de l'occupation marocaine dans les années 1970 ont été découvertes au Sahara occidental par les anthropologues espagnols. Ces charniers sont d'une grande importance pour les familles des disparus. Il est extrêmement important de protéger les charniers afin de préserver les droits de ces membres de la famille et afin que des enquêtes appropriées soient effectuées.» Kennedy demande également à Kerry d'inscrire une nouvelle fois l'élargissement du mandat de la Minurso lors du prochain passage du dossier sahraoui devant le Conseil de sécurité. «Au printemps dernier, le gouvernement américain a joué un rôle crucial dans la protection des droits de l'Homme des Sahraouis en proposant qu'un mécanisme de surveillance des droits humains soit ajouté au mandat de la Minurso. Cette proposition n'a pas été adoptée, mais nous espérons la voir de nouveau discutée lors du renouvellement annuel du mandat de la Minurso. Nous vous remercions de l'engagement continu du Secrétariat d'Etat pour corriger les atteintes aux droits humains du peuple sahraoui, et vous demandons d'exhorter le gouvernement marocain d'accepter un mandat des droits de l'Homme de la Minurso et d'adhérer au référendum promis de longue date pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.»