Le parti Ahd 54 a lancé un appel au peuple algérien «à se présenter en tant que force réelle pour un changement radical et la consécration du principe de l'alternance au pouvoir et consacrer ainsi la volonté du peuple». L'appel a été lancé par le président du parti, M. Fawzi Rebaïne, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti. Abder Bettache - Alger (Le Soir) C'est un constat des plus critiques que le candidat à la dernière présidentielle a dressé lors d'une rencontre avec des journalistes. Fawzi Rebaïne, qui a rendu hommage aux «valeureux combattants de la guerre de Libération», s'est interrogé si «réellement le pouvoir est apte à accepter le changement et le respect du jeu politique». Selon lui, le pouvoir «à la pensée unilatérale n'est pas apte à évoluer ni à consacrer le principe du jeu démocratique». «Ce pouvoir a consommé toutes les potentialités naturelles et humaines de notre pays, a exploité la volonté et la souveraineté nationale à travers la fraude électorale et a consacré la corruption et le passe-droit comme un moyen de gouvernance», a-t-il expliqué, tout en considérant «que la situation est plus que jamais au bord de l'explosion». Poursuivant son analyse de la situation politique, le président de Ahd 54 s'est demandé si «le pouvoir est apte à accepter un changement dans le pays». Selon lui, «tout changement dans le pays est conditionné par l'existence d'une volonté politique du pouvoir». Et d'ajouter : «Toutes les initiatives sont bonnes. Mais est-ce qu'elles mèneront à un changement ? Je dirai non. Tout changement est conditionné par l'existence d'une volonté chez le pouvoir. Seul ce dernier est à même d'engager un changement.» Poursuivant son analysé sur la situation, le conférencier dira également que «le pouvoir a démontré réellement sa volonté de n'engager aucun changement», arguant que «les consultations politiques engagées par le directeur de cabinet de la présidence de la République ont connu un échec total». Pour lui, «si le régime voulait un changement, il l'aurait fait en 2011». Fawzi Rebaïne considère, à ce propos, que «seule une pression populaire est à même de pousser le pouvoir à admettre le changement». Un changement qui a, selon lui, plusieurs objectifs, à savoir le «respect du sermon des chouhadas pour la construction d'un Etat démocratique et social, consacrer les principes de liberté, la dignité et la justice sociale et les droits de l'Homme, le respect de la souveraineté populaire, et la protection de l'unité du peuple, la lutte contre toute forme de corruption, le respect des principes civilisationnels dans le cadre de la tolérance, du progrès et de la modernité». En somme, pour le président de Ahd 54, «la situation est particulière et nécessite un traitement particulier».