Le problème de la certification halal des produits fabriqués localement ou importés et distribués et transformés se pose avec acuité, en l'absence d'un organisme algérien habilité et accrédité. Un règlement technique inédit des jus de fruits est en cours de maturation. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) Promulgué le 9 novembre 2013 et publié au Journal officiel en date du 18 novembre 2013, le décret exécutif n°13-378 fixant les conditions et modalités relatives à l'information du consommateur, s'appliquant à tous les biens et services quelle qu'en soit l'origine, entrera en vigueur mardi prochain 18 novembre 2014. Finalité de ce texte, comme l'explicitait hier, au Centre de presse d'El Moudjahid, le président de l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce-Alger), Mustapha Zebdi, permettre aux consommateurs de s'informer, sans publicité mensongère, tromperie ou risque d'erreur, sur les biens alimentaires et non-alimentaires ainsi que les services qu'ils acquièrent, sur leurs caractéristiques, composition et origine (fabrication locale ou d'importation). Comme il oblige les producteurs, transformateurs, importateurs et distributeurs et autres prestataires de services à appliquer et respecter les conditions de fabrication, conditionnement, utilisation d'additifs ou autres intrants, emballage, présentation, étiquetage et appellation des produits, information des consommateurs.... Des dispositions qui doivent être appliquées strictement par les opérateurs concernés, indique Mustapha Zebdi qui assure que son association réagira de manière idoine à toute inobservation, infraction ou désinformation et ne tolérera aucun retard ou atermoiement. Et des dispositions que l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) est engagée à appliquer, affirmera également son président, Ali Hamani, autre invité du Centre de presse d'El Moudjahid. Tout en relevant que son association professionnelle a été partie prenante dans l'élaboration de ces dispositions, Ali Hamani soulèvera la contrainte des textes d'application complémentaires. En outre, tant le président de l'Apoce que celui de l'Apab ont émis des réserves relativement à ce texte, portant essentiellement sur l'obligation d'étiquetage halal des produits et intrants fabriqués localement ou importés. Ainsi, le décret exécutif n°13-378 imposera la mention halal pour les produits concernés sans définir clairement la nature desdits produits ou préciser les modalités d'application, relèvera Ali Hamani qui fera également part d'une ambiguïté concernant l'étiquetage nutritionnel. Or, le problème de la certification halal des produits et intrants de fabrication locale ou importés et qui sont distribués ou transformés se pose avec acuité, relève-t-on. Dans la mesure où l'Algérie ne dispose pas d'un organisme de certification halal, de surcroît accrédité, les opérateurs nationaux devront recourir aux établissements et organismes étrangers de certification dont certains manquent effectivement de crédibilité, compétence et sérieux selon le président de l'Apoce. Et ce, sans omettre la problématique du coût de la certification à l'international. Par ailleurs, l'Apab qui représente 85% de la production nationale de boissons et oeuvre à la moralisation de la profession et à l'amélioration de la qualité, participe avec le ministère de l'Industrie et des Mines à l'élaboration d'un règlement technique des jus de fruits. Un règlement, le premier du genre en Algérie et qui permettra selon Ali Hamani d'apporter des clarifications, de déterminer les différents types et appellations de jus (jus, boissons fruitées, boissons aromatisées, nectars...).