Il faut mettre de l'ordre dans les fonds sectoriels d'aide à l'accréditation, assurait hier le directeur général de l'Organisme algérien d'accréditation Algerac, voué à la reconnaissance de la compétence des laboratoires, organismes et autres infrastructures de la qualité. Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, Noureddine Boudissa a estimé qu'une remise en ordre des divers fonds institués pour la mise à niveau des organismes en charge de l'évaluation de la conformité s'avère nécessaire. Prônant une utilisation «rationnelle» des montants affectés, une meilleure coordination entre les fonds en place, le DG de l'Algerac proposera de nouveau la mise en place d'une agence nationale des fonds d'aide. Et ce, dans le contexte où l'Algérie dispose de laboratoires de contrôle, d'établissements d'inspection et de certification, d'organismes de métrologie et normalisation et autres infrastructures dédiées à la qualité, mais qui «malheureusement ne sont pas aux normes, à niveau», dira M. Boudissa. Or, dans la mesure où l'Algérie est confrontée aux défis de l'ouverture totale de son économie à l'horizon 2020, la nécessité s'impose selon le DG de l'Algerac de «mettre en place une stratégie pour la prise en charge des infrastructures de qualité». Il s'agira, en ce sens, de mettre en place un réseau de laboratoires multidisciplinaires, d'identifier des «laboratoires de référence nationale» sur certains produits ou dans des filières stratégiques cernées, indique Noureddine Boudissa qui cite un potentiel de 250 structures de ce type. Une opportunité pour la régulation de l'importation et le développement de l'exportation, dans la mesure où, selon l'hôte radiophonique, la présentation de certificats de conformité des produits importés est importante mais ne suffit pas et que l'absence de produits d'exportation certifiés, bien valorisés, «labellisés» doit être palliée. Ceci outre la nécessité de la formation et de la mise en place d'une réglementation technique. Et cela même si des efforts sont déployés au niveau de plusieurs ministères pour booster le développement de la qualité et que plusieurs organismes nationaux sollicitent davantage la reconnaissance de l'Algerac. A ce propos, Noureddine Boudissa indique que 56 organismes nationaux et étrangers ont été déjà accrédités par son organisme, tout en reconnaissant que ce nombre reste «insuffisant» même s'il devrait augmenter à 70 d'ici la fin de l'année 2014. Notons également que l'Algerac a obtenu en février dernier la reconnaissance internationale, celle de l'organisme européen d'accréditation, et un atout pour une meilleure valorisation du produit algérien.