La bataille entre Amar Saâdani et ses contestataires pour le contrôle de l'appareil de l'ex-parti unique s'accentue crescendo, à mesure qu'approche l'échéance décisive de la tenue du 10e congrès. Imposé de force, à la surprise générale, comme secrétaire général du Front de libération nationale par Abdelaziz Bouteflika, le 29 août 2013, Amar Saâdani n'a qu'une seule obsession, depuis : s'offrir un semblant de légitimité, via un congrès entièrement acquis. D'où «la restructuration organique» en cours. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) En revoyant le nombre des mouhafadhas à la hausse et en optant pour le mode de désignation des responsables desdites mouhafadhas, Saâdani ne cherche en réalité, comme l'accuse d'ailleurs l'un des leaders de la contestation, Abderrahmane Belayat, «qu'à se constituer une clientèle en prévision du prochain congrès». De 54 , l'on en est , aujourd'hui, à 74 mouhafadhas alors même que l'opération «restructuration» est toujours en cours. «Il ne faut pas se faire d'illusion : à terme, l'on aura affaire à des congressistes tous désignés par Amar Saâdani, du moins dans leur écrasante majorité, et le congrès ne sera, dès lors, qu'une simple formalité pour lui», commente une source bien au fait des arcanes du plus vieux parti d'Algérie. Et pour mieux réussir ce parfait fait accompli, Amar Saâdani aura tout prévu, notamment en supprimant toute étape «organique» intermédiaire avant la convocation du congrès. En l'occurrence, «il ne sera pas procédé à la convocation d'une session du comité central, d'ici là», nous confie-t-on de source sûre. Plusieurs raisons motivent ce choix. Il y a d'abord le fait que le comité central étant une instance souveraine, il a la prérogative d'élire ou de retirer confiance au secrétaire général. Du moins, c'est ce que prévoient les textes du parti. Ensuite, il y a lieu de préciser que le comité central est l'instance habilitée à se prononcer sur les cas disciplinaires. Ainsi, pour, précisément, exclure un membre, le secrétaire général ne peut que prendre, dans un premier temps, une mesure conservatoire envers lui, en procédant au gel de ses activités au sein du parti, via la commission de discipline et ce, jusqu'à la réunion du comité central qui se prononcera définitivement sur le cas en question. Or, il convient, en l'espèce, de rappeler que Amar Saâdani a procédé, depuis quelques mois, au «gel» des activités de huit parmi ses plus farouches adversaires, notamment Abderra-hmane Belayat, Kassa Aïssa, Daâdoua Layachi, pour ne citer que ceux-là. L'objectif de Saâdani, en ne convoquant pas le comité central avant le congrès, est de laisser leurs cas «pendants» ce qui les exclut, de fait, de participer au congrès.