Le Front de libération nationale tiendra demain une session ordinaire du Comité central. Le groupe de Abderahmane Belayat, qui active pour le compte de Abdelaziz Belkhadem, menace de destituer Amar Saâdani. Un forcing difficile à concrétiser, l'élection d'un nouveau secrétaire général n'étant pas inscrite à l'ordre du jour. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La plus haute instance du Front de libération nationale se réunit demain à l'hôtel El-Aurassi. A l'ordre du jour de cette session ordinaire du Comité central sont inscrits les points suivants : le bilan des activités menées durant le premier semestre de l'année 2014, le bilan financier, la présentation des propositions du parti dans le cadre de la révision constitutionnelle et l'installation de la Commission nationale de préparation du 10e congrès ordinaire du FLN. Pourtant, les adversaires de Amar Saâdani espèrent profiter de la tenue de cette session pour tenter de le destituer. Pour y parvenir, ils envisagent d'inscrire un cinquième point à l'ordre du jour : l'élection à bulletin secret d'un nouveau secrétaire général du Front de libération nationale. «Abderahmane Belayat et son groupe ont peu de chance de mettre leur menace à exécution car il sera impossible de modifier l'ordre du jour de cette session. De plus, les principaux meneurs de ce groupe ont été sanctionnés par le conseil de discipline du parti. Leur statut de membre du Comité central a été gelé», explique un dirigeant du parti. Selon lui, ceux qui croient en un départ précipité de Amar Saâdani «font preuve d'une grande naïveté». «Il est évident qu'il existe un deal entre Abderahmane Belayat et Abdelaziz Belkhadem pour permettre à ce dernier de récupérer son poste de secrétaire général du FLN. Ceux qui connaissent le fonctionnement du parti savent qu'il est impossible qu'un secrétaire général revienne aux commandes après avoir été évincé. Abdelaziz Belkhadem tente de faire pression en usant du pouvoir que lui attribue son poste de ministre d'Etat. Et Abderahmane Belayat essaye de jouer sur le soutien qu'il a accordé à la candidature de Abdelaziz Bouteflika durant la campagne pour le quatrième mandat. Mais cela ne suffit pas. Le sort de Amar Saâdani est entre les mains du clan présidentiel et personne au sein du parti n'est capable de le destituer». Même le groupe des «légalistes» - les membres du CC qui ont soutenu la candidature de Ali Benflis - est contre un départ de Amar Saâdani. En effet, ils estiment que contrairement à Belkhadem en 2004, Saâdani n'a pas agi par esprit de revanche au lendemain de l'élection présidentielle. Pour eux, la véritable bataille pour le poste de secrétaire général du FLN aura lieu lors du congrès ordinaire prévu en 2015. Par contre, on annonce déjà des défections, à 24 heures de la tenue de cette session ordinaire. En effet, plusieurs moudjahidine membres du Comité central ont décidé de ne pas assister à cette réunion afin de ne pas «apporter de caution à ceux qui ont plongé le parti dans la crise».