L'avancée du virus Ebola continue au Mali avec déjà cinq cas confirmés. Selon les responsables du ministère de la Santé, et au vu de la proximité de ce pays, la situation est suivie heure par heure et avec la collaboration des membres du bureau de l'OMS en vue de réduire au maximum l'intrusion du virus en Algérie. Toutefois les instances de l'ONU rappellent qu'aucun pays dans la région n'est à l'abri, les communautés concernées devant se préparer à d'éventuelles déclarations de cas. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) L'épidémie Ebola qui a fait des milliers de victimes a gagné depuis quelques semaines le Mali avec un premier cas importé de Guinée qui sera suivi de six autres au cours des derniers jours. Avec la contamination de la petite fille au Mali, les autorités sanitaires et notamment les spécialistes du ministère de la Santé et de l'Institut Pasteur d'Algérie avaient déjà évoqué une situation préoccupante qui nécessite une vigilance et une préparation pour parer à l'éventualité de la déclaration d'un cas d'Ebola en Algérie. En ce début de semaine, la première responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est rendue au Mali en vue de s'enquérir de la situation et en réponse à la demande du Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, prêt à aider à la mise en place d'un plan de riposte nationale. Les autorités mettent aussi un plan pour contenir l'avancée de la maladie. «L'Algérie suit attentivement la situation d'Ebola au Mali heure par heure. Nous travaillons avec les membres du bureau de l'OMS. Aussi toutes les dispositions ont été prises concernant notamment le contrôle sanitaire aux frontières, au niveau des ports, aéroports et des frontières terrestres», a déclaré Slim Belkessam, conseiller chargé de la communication au ministère de la Santé. Il a aussi précisé que les personnes qui transitent par les postes frontaliers du sud du pays sont soumis au contrôle sanitaire aux frontières. Ces équipes sont renforcées par celles de l'ANP. Les responsables du ministère de la Santé évoquent toutefois le fait qu'un sujet porteur du virus ne peut parcourir de longues distances au vu de l'incubation qui a lieu en 21 jours. Ainsi ils préciseront que dès qu'il arrive aux frontières, les signes cliniques apparaissent déjà. Les spécialistes s'accordent ainsi à considérer l'immensité du Sahara comme une barrière. «Toutes les wilayas disposent d'un centre de référence et de prise en charge dans l'éventualité d'un cas d'Ebola suspecté ou déclaré.» Le risque selon le spécialiste viendrait du fait que des personnes éventuellement contaminants ne viennent pas par voie aérienne des pays où se propage la maladie. «Devant cette éventualité aucun pays au monde n'est à l' abri. Toutefois les médecins connaissent les démarches à adopter et les protocoles à suivre en cas d'alerte», a précisé Slim Belkessam. Il notera que des opérations de sensibilisation ont touché aussi bien la Protection civile que la police aux frontières et l'ANP. «Ceci dans le but de réduire au maximum l'intrusion du virus ou la déclaration d'un cas ou de plusieurs cas», explique le responsable qui a également évoqué la disponibilité de moyens tels que les combinaisons de haute protection. Toutefois le risque est bel est bien là, notamment avec l'épidémie qui se poursuit en Sierra Leone, les pays africains touchés et ceux se trouvant à proximité sont en état d'alerte, préviennent les Nations unies. Ceci d'autant que le taux de transmission continue d'augmenter selon les services de l'ONU. Ceci alors que l'OMS annonce des résultats des premiers essais cliniques des vaccins contre le virus Ebola, devraient être opérationnels au mois de décembre prochain. Par ailleurs, les essais débuteront dans les pays touchés au cours du même mois. Pour sa part, le directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique occidentale et centrale a rappelé qu'aucun pays dans la région n'est à l'abri, les communautés concernées devant se préparer à d'éventuelles déclarations de cas.